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Jacques Serais, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Boris Venon, adjoint au maire dans la commune des Mureaux, a démissionné après plusieurs menaces de morts et d'insultes homophobes et racistes. L'élu a porté plainte pour onze agressions en deux ans, menaçant "son intégrité physique" ainsi que celle de sa famille.

Lors du dernier conseil municipal de la ville des Mureaux dans les Yvelines, mercredi soir, l'adjoint au maire Boris Venon a pris la décision radicale de démissionner. Selon lui, cette décision est contrainte et forcée par une situation qui devenait intenable face à l'insécurité grandissante qu'il ressent aujourd'hui. 

"Depuis deux ans, j'ai subi onze agressions. Moi-même ou ma famille, nous sommes sentis menacés jusque dans notre intégrité physique, là où pendant douze ans, je n'ai jamais connu d'épisode de cette nature. Je me suis vu reprocher d'être qui je suis", explique-t-il.

"C'est notre République que l'on attaque"

"Ces épisodes, et encore plus le dernier en date, ont été marqués par de la violence verbale, des menaces physiques allant jusqu'à la menace de mort et aux insultes homophobes et racistes", insiste l'élu. Il rapporte les insultes qu'il a pu entendre : "'Le blanc quitte ma ville ! On est chez nous ici !', c'est ce que je me suis entendu dire avant qu'on me poursuive jusque devant mon domicile ou menacé de mort." Boris Venon l'affirme, "oui, les citoyens d'origine européenne peuvent faire l'objet de racisme et c'est un homme dont tout le parcours politique s'inscrit à gauche qui vous le dit". 

Boris Venon dit aujourd'hui au revoir à sa commune, dans laquelle il habitait depuis quatorze ans. Une décision difficile pour ses anciens collègues de la municipalité, qui ne remettent pas en cause la parole de leur ami. "Ce n'est pas un problème propre aux Mureaux", tient tout de même à préciser Dieynaba Diop, maire adjointe aux Mureaux et porte-parole de la fédération nationale du Parti Socialiste. "Cela doit nous interroger collectivement, car c'est notre République que l'on attaque." La hausse des violences contre les élus continue, un phénomène que condamne fortement la porte-parole.

Dieynaba Diop demande aujourd'hui des réactions administrative et judiciaire pour répondre à la plainte de Boris Venon. "Il faut qu'il y ait des sanctions qui soient posées. Onze agressions, ce n'est pas rien."