Plus de 950 pompiers ont été mobilisés sur l'ensemble des Alpes Maritimes samedi matin. 1:25
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Marion Gauthier et Sébastien Guyot, édité par Romain David , modifié à
Alors que huit personnes sont officiellement portées disparues, dont deux pompiers, après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l'arrière-pays niçois vendredi, le Premier ministre Jean Castex a fait part, samedi, de sa vive inquiétude sur le bilan définitif. Certaines zones restent coupées du monde. 21 des 22 personnes portées disparues dans la zone frontalière franco-italienne on été secourues.
L'ESSENTIEL

L'inquiétude n'a cessé de monter au fil des dernières heures dans l'arrière-pays niçois après les intempéries de vendredi. Au moins huit personnes sont portées disparues dans les vallées de la Roya et de la Vésubie, notamment deux pompiers et deux habitants qui auraient été emportées par les flots dans l'effondrement d'une maison. Un gendarme a, lui, été retrouvé sain et sauf. Le député des Alpes Maritimes, Eric Ciotti, redoute un lourd bilan. Les images des hélicoptères qui ont survolé la zone samedi montrent des dizaines de maisons englouties par les flots, d'autres éventrées. Dans la vallée de Vésubie, des torrents boueux continuent de couler et les flots ont provoqué des glissements de terrain.

 Les informations à retenir :

  • Huit personnes sont portées disparues dans la région de Nice après les crues survenues vendredi soir
  • Près de 1.000 pompiers sont mobilisés pour secourir les victimes
  • Le Premier ministre Jean Castex a partagé sa "vive inquiétude sur le bilan définitif"
  • Deux morts et un disparu en Italie, dans la zone frontalière

Un phénomène d'une rare violence

Interrogée par Europe 1 alors qu’elle s’apprêtait également à survoler la zone, en compagnie de Jean Castex, le Premier ministre, et de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, la députée LR Alexandra Valetta-Ardisson n’a pas caché son angoisse. "J’ai 44 ans et je n’ai jamais vu un tel désastre", a-t-elle confié. "On n’est pas du tout dans le même type de phénomène qu’en 2015, lorsque le littoral avait été sous les eaux", précise l’élue. "J’ai peur car nous n’avons pas de contact. Et quand on a des zones sous silence radio, coupées de la civilisation, sans eau potable et sans électricité, on craint le pire", avoue-t-elle. "J’ai peur que le bilan s’alourdisse et que l’on soit bien au-delà de 2015." En octobre 2015, des orages d'une très forte intensité avaient frappé les Alpes-Maritimes et le Var, faisant 20 morts dans des inondations, notamment à Mandelieu-la-Napoule et à Cannes. Les dégâts avaient été estimés à 600 millions d'euros.

Autre témoignage de cette inquiétude : celui d’Aurélie, qui cherche désespérément à joindre sa famille depuis vendredi soir, dans la région de Tende, dans la vallée de la Roya. "La dernière fois que je les ai eu au téléphone c’était hier soir, mais depuis toutes les personnes qui sont là-bas restent totalement injoignables", explique la jeune femme de 22 ans à Europe 1.

"Le village, en grosse partie, est détruit"

"Hier après-midi, mon grand-père a été évacué du village parce que sa maison est en bord de rivière. Ils ont dû l'évacuer rapidement, ainsi que beaucoup de familles qui habitaient à côté", raconte-t-elle. Désormais, "le village est totalement isolé, c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'eau puisque toutes les canalisations ont explosé. Il n'y a plus d'électricité, plus de réseaux", rapporte encore Aurélie. "Sur la route pour descendre, il y a eu plusieurs éboulements, dont un qui ne va pas être enlevé de sitôt, puisque la route est totalement partie."

"Le village, en grosse partie, est détruit et c'est d'autant plus compliqué qu'à l'heure actuelle, ils n'ont absolument plus rien. Ils ont plus de quoi se nourrir, ils n'ont plus d'eau potable, il n'y a plus rien !", déplore-t-elle. Depuis samedi matin, 952 pompiers sont mobilisés sur l’ensemble des Alpes Maritimes. Près d’un tiers d’entre eux sont venus d’autres départements, en renforts. Douze hélicoptères ont été envoyés, et il y a déjà eu 350 interventions, avec plus de 200 personnes mises en sécurité.

La "vive inquiétude" de Jean Castex sur le bilan définitif

Jean Castex s'est rendu à Nice samedi, épaulé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Lors d'une brève intervention devant les médias, le Premier ministre a partagé ses craintes : "Je ne vous cache pas notre vive inquiétude sur le bilan définitif de cet épisode", a indiqué le chef du gouvernement. "La procédure de catastrophe naturelle est 'engagée'", a-t-il annoncé après avoir survolé les zones sinistrées.

Une personne portée disparue dans la zone frontalière franco-italienne

21 des 22 personnes déclarées disparues par l'Italie après les intempéries qui ont touché le nord-ouest du pays ont finalement été retrouvées près du col de Tende, en France, et étaient en voie d'évacuation par hélicoptère, a annoncé samedi soir la Protection civile italienne à l'AFP. "21 disparus ont été retrouvés à Vievola et ont commencé à être évacués par hélicoptère vers Limone" en Italie, a indiqué Mara Anastasia, porte-parole de la protection civile. Le bilan des intempéries en Italie est désormais d'un disparu, un homme dont la voiture est tombé dans un cours d'eau, et deux morts, un pompier de 53 ans décédé en intervention dans le Val d'Aoste, et un homme de 36 ans dont le véhicule était tombé dans la rivière Sesia, dans le Piémont.