Les petits commerçants manifestaient lundi à Lyon contre leur fermeture. 1:45
  • Copié
Jean-Luc Boujon et Carole Ferry, édité par Antoine Cuny-Le Callet
La fermeture forcée des petits commerces, des bars et des restaurants génère des réactions de plus en plus virulentes. Certains patrons annoncent vouloir désobéir et ouvrir au début du mois prochain, quelle que soit la décision du gouvernement sur la date de réouverture.
REPORTAGE

La colère monte chez les petits commerçants et les restaurateurs. Obligés de fermer à cause du reconfinement contre l’épidémie de Covid-19, certains n'en voient plus le bout. D'autant qu'il n'est pas certains que la date du 1er décembre soit finalement celle choisie pour autoriser les réouvertures. Selon une information du journal Le Point, lundi, les établissements de restauration resteront ainsi rideau baissé jusqu'au 15 janvier, voire jusqu'au 1er février 2021. À tel point qu'un peu partout, l'idée d'une rébellion fait son chemin. "Si tout le monde rouvre, ils ne pourront pas être derrière chaque commerçants", lâche Magali, patronne d'un salon d'esthétique, au micro d’Europe 1. Elle manifestait lundi à Lyon aux côtés d’autres commerçants : "On sera solidaires, s’il y a fermeture administrative on s’organisera, mais il faut que tout le monde rouvre."

Braver l'interdit n'est plus du tout tabou chez les commerçants indépendants. Si l'expression "désobéissance civile" n'était pas employée durant la manifestation à Lyon, la tactique envisagée s'en rapproche de plus en plus. "L’union fait la force, il faut qu’on ouvre tous ! Ce ne serait pas civique mais je ne vois pas pourquoi d’autres magasins, d’autres grandes surfaces, ont le droit d’ouvrir", tempête Constance, responsable d'un magasin de déco dans un quartier chic de la capitale des Gaules.

La perspective d'une date de réouverture ?

Pour les restaurateurs, la situation est pire encore. Reçus dimanche à Bercy, les représentants du secteur estiment que l'affaire est pliée et qu'une réouverture n'interviendra pas avant la mi-janvier, au moins. De son côté, le ministère de l'Économie refuse de confirmer et assure qu'aucune date n'est encore fixée. 

Pour Marie-Pierre Bouvier, gérante d’un restaurant dans la Drôme, c'est pourtant la grande priorité. "Tous les 15 jours, on attend les nouvelles du gouvernement et chaque fois, on nous dit que c’est repoussé", déplore-t-elle. "Si on nous fixait vraiment une date… d’accord. Mais là on ne sait pas, on se sent vraiment laissés pour compte."

Une nouvelle réunion est prévue en fin de semaine à Bercy. Cafetiers et restaurateurs espèrent obtenir au moins un calendrier.