boulangers 1:42
  • Copié
Geoffrey Branger , modifié à
Ce lundi, les boulangers et artisans manifesteront pour montrer leur mécontentement face à l'explosion des prix de l'énergie, notamment parce qu'ils ne sont pas tous protégés par le bouclier tarifaire de l'État. Si d'autres aides existent, elles sont pour la plupart ciblées : c'est le cas de la Normandie qui a mis en place des protections spécifiques.

Ils ne manifestent pas contre la réforme des retraites mais parce que leur survie en dépend. Les boulangers et artisans seront dans la rue ce lundi pour crier leur colère face à l'explosion des prix de l'énergie, malgré les aides annoncées par le gouvernement. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas tous protégés par ce bouclier tarifaire.

"Gardez vos aides"

Pour certains, les factures d'énergie ont été multipliées par trois par quatre, plus encore dans certains cas. C'est le cas Mickaël Michelot, qui est boulanger à Orliénas, près de Lyon. Il sera ce lundi devant le ministère de l'Économie. "La dernière annonce qu'ils ont faite, c'est de bloquer le prix de l'énergie, en moyenne à 280 euros le mégawattheure. C'est ce qui est déjà appliqué dans mon nouveau contrat, mais ça multiplie quand même par trois par rapport à mon ancien contrat", explique-t-il.

"On n'aurait jamais entendu parler de nous si on avait été concernés par le bouclier à 15% pour toutes les entreprises, il y aurait eu une petite augmentation sur la baguette mais on ne la sentirait pas. On ne veut pas d'aides : gardez vos aides, on veut payer le prix juste", insiste-t-il.

À défaut de pouvoir payer ce prix juste, de nombreuses aides de l'État existent, mais elles sont pour la plupart ciblées et difficiles à obtenir. En Normandie, la région a mis en place plusieurs aides spécifiques, justement pour ces entreprises qui sont frappées de plein fouet.

La région Normandie met en place des aides spécifiques

Elle propose des dispositifs complémentaires à ceux de l'État, des prêts à taux zéro à rembourser deux ans plus tard sur cinq ans, ou encore des prêts participatifs où pendant sept ans, on ne rembourse que les intérêts avant de rembourser le capital.

"L'idée, c'est qu'on fasse du sur-mesure à chaque fois qu'on a une entreprise qui connaît des difficultés, notamment de fonds de roulement, de trésorerie, et qu'on puisse mettre en place des dispositifs de soutien", détaille Hervé Morin, le président de la région Normandie. "Ce qui est sûr, c'est que les dispositifs de l'État sont très nettement insuffisants et c'est pour ça que nous sommes intervenus." Ces dispositifs ont déjà fait leurs preuves. Aujourd'hui, de nombreuses voix s'élèvent pour que ces aides soient généralisées.