Bruno Le Maire, le ministre de l'économie 3:03
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avec AFP , modifié à
Pour amortir le choc de l'inflation, le gouvernement a déployé, lors de l'automne 2021, un "bouclier tarifaire" sur les prix de l'énergie pour un coût total de 24 milliards d'euros selon Matignon. Un total qui s'explique en grande partie par le plafonnement des tarifs de l'électricité, mais pas que. 

Le coût du "bouclier tarifaire" sur les prix de l'énergie se chiffre à 24 milliards d'euros depuis son déploiement à l'automne 2021 pour amortir le choc de l'inflation, a indiqué jeudi soir le ministère de l'Économie et des Finances. La mesure la plus coûteuse porte sur l'électricité. Sur l'année 2022, l'État aura dépensé 10,5 milliards d'euros pour plafonner à 4% l'augmentation des tarifs de l'électricité.

La facture de la ristourne sur les prix du carburant s'élèvera, elle, à 7,5 milliards d'euros. Lancé en avril, le dispositif a été musclé pour les mois de septembre et octobre avec une prise en charge par l'État de 30 centimes d'euros par litre, contre 18 centimes jusqu'ici. Enfin, le gel des prix du gaz devrait coûter 6 milliards d'euros entre octobre 2021 et octobre 2022, estime Bercy, qui précise que les chiffrages "ont vocation à évoluer en fonction des prix de l'énergie", très volatils ces derniers mois.

La faible production du parc nucléaire français

La semaine dernière, le prix de l'électricité a franchi la barre des 1.000 euros le mégawattheure, tandis que le gaz se négocie à plus de 300 euros le mégawattheure. Les tensions sur le gaz s'expliquent par le tarissement des flux en provenance de la Russie, qui réplique ainsi aux sanctions économiques décidées par les Européens en réaction à son offensive militaire contre l'Ukraine.

L'approvisionnement électrique est, lui, menacé par la faible production du parc nucléaire français : seuls 24 des 56 réacteurs nucléaires du pays fonctionnent actuellement, les 32 autres étant à l'arrêt pour des opérations de maintenance programmées ou pour des problèmes de corrosion.

Le bouclier tarifaire, une solution efficace selon l'INSEE

Dans une étude publiée jeudi, l'Insee a souligné l'impact positif du bouclier tarifaire sur le taux d'inflation. Entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, période visée par l'étude, "la hausse des prix de l'énergie a contribué à 3,1 points d'inflation sur un total de 5,3%", selon l'Insee. Sans le bouclier tarifaire, "l'inflation entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait été 3,1 points plus élevée", estime l'Institut national de la statistique.

Le gouvernement, qui prépare actuellement le projet de loi de finances pour 2023, a promis que la hausse des prix du gaz et de l'électricité resterait "contenue" après l'expiration du bouclier tarifaire le 31 décembre 2022. Des "chèques énergie" vont par ailleurs être distribués aux ménages les plus modestes pour les aider à payer leurs factures énergétiques.