Des ambassadeurs contre le harcèlement sensibilisent leurs camarades.   1:32
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Lionel Gougelot, édité par Marthe Ronteix
Alors que le harcèlement scolaire sévère est en léger recul chez les collégiens, les initiatives de sensibilisation se poursuivent. Dans un collège du Nord, des "ambassadeurs" ont organisé une projection du film "Marion 13 ans pour toujours" pour susciter le débat et inciter à réagir.
REPORTAGE

La lutte contre le harcèlement scolaire passe par la mobilisation des élèves eux-mêmes. C'est l'objectif du dispositif des "ambassadeurs contre le harcèlement", qui sont désignés dans certains collèges. Bien souvent, ils ont été eux-mêmes victimes de harcèlement. Ces "ambassadeurs" font désormais de la prévention et ils témoignent auprès de leurs camarades des conséquences dramatiques de ces comportements.

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"Ça ne se fait vraiment pas ce qu'ils font", reconnaît une élève

À Saint-Pol-sur-Mer, dans le Nord, une petite équipe "d'ambassadeurs" du collège Jean Deconninck a organisé la semaine dernière une rencontre avec des élèves de 4ème autour du film Marion 13 ans pour toujours, l'histoire d'une ado qui finit par se suicider après avoir été la cible de ses camarades de classe.

Devant la violence de certaines scènes, ou au moment du suicide de "Marion", Flora n'a pas pu retenir ses larmes. "C'est touchant", reconnaît-elle des sanglots dans la voix. "On voit qu'elle se fait harceler et elle en a marre. Ça ne se fait vraiment pas ce qu'ils font."

"Il faut que ça fasse réagir", insiste un ambassadeur

De son côté, Florian, 15 ans, est une ancienne victime. Désormais ambassadeur contre le harcèlement, il a participé à l'organisation de cette projection. "On fait ça pour sensibiliser parce que certains disent que c'est pour rigoler. Ils ne savent pas que ça peut tourner au suicide comme dans le film. Il faut que ça fasse réagir pour pouvoir évoluer et peut-être se débarrasser enfin du harcèlement scolaire."

Après le film, la discussion s'engage. "La personne qui harcèle va dire : 'Vas-y, de toute façon, c'est qu'une merde'. Il y a un effet de groupe. Comment arrêter ça ?", interroge Florian. "On se dit qu'il faut réagir et en parler tout de suite", intervient une élève. Dans ces échanges spontanés entre adolescents du même âge, les conseillers d'éducation sont attentifs à toutes les réactions pour déceler, le cas échéant, des situations de souffrance.

Des chiffres en légère baisse

Selon la dernière enquête du ministère de l'Éducation nationale menée auprès des collégiens en 2017, le harcèlement sévère recule légèrement et ne concerne plus "que" 5.6 % des élèves. C'est la première fois qu'une baisse apparaît dans les chiffres officiels depuis que l'on a commencé à mesurer le phénomène en 2011. Donc la tendance est bonne, mais le chemin encore long.