1:33
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP , modifié à
En décembre, Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, avait annoncé la création de groupes de niveau à la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques. Sa successeure Nicole Belloubet a déclaré ce jeudi qu'elle introduirait "une certaine souplesse" dans la mise en place du dispositif.

La ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, a déclaré jeudi qu'elle allait "introduire une certaine souplesse" dans l'instauration des groupes de niveau au collège en français et mathématiques, en préservant des moments "en classe entière", alors que cette réforme a suscité beaucoup d'opposition.

"Ma préoccupation est de tout faire pour rendre possible cet engagement et le rendre applicable sur le terrain. Je demande aux enseignants de travailler avec leurs élèves en groupes tout au long de l'année scolaire" en français et mathématiques, une mesure prévue dès la rentrée prochaine en 6e et 5e, affirme-t-elle dans une interview au Monde, sans jamais mentionner l'expression "groupes de niveau".

Le chef d'établissement aura la main

Mais "nous allons introduire une certaine souplesse pour les principaux de collège. Ainsi, il appartiendra au chef d'établissement de voir, à quels moments dans l'année, il faut rassembler les élèves en classe entière, afin de réexaminer la composition des groupes", poursuit-elle, sans plus de précisions. 

 

En décembre, Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, avait annoncé la création de groupes de niveau à la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et en septembre 2025 en 4e et 3e, pour aider à élever le niveau des élèves. Mais la création de ces groupes avait suscité la colère des syndicats enseignants, pointant un risque de "tri" des élèves et un manque de moyens pour les mettre en place.

"La confiance n'exclut pas les responsabilités"

"Ce n'est pas à moi, depuis le ministère, de dicter l'emploi du temps dans chaque établissement", souligne Nicole Belloubet, qui assouplit de fait le discours initial de Gabriel Attal, tout en se défendant de l'infléchir. "Je crois à l'autonomie des établissements, et je fais confiance aux équipes éducatives", dit-elle encore. Mais, tempère-t-elle, "la confiance n'exclut pas les responsabilités. Il y aura un travail avec les corps d'inspection pour voir si ce qui a été imaginé par les équipes répond bien à la commande de la constitution de groupes, peu importe le nom qu'on leur donne, pourvu qu'ils fassent progresser les élèves".

"Entre l'enterrement et la complexification"

"Il y a quand même une possibilité assez forte qu'on en arrive finalement à ce que la classe soit la norme et le groupe l'exception", avance de son côté Jean-Rémi Girard, président du syndicat national des lycées et des collèges. "Donc on est entre un enterrement complet et une complexification, là on a l'impression que l'on continue de le faire mais en se laissant une porte de sortie pour que d'un établissement à l'autre, on mette en place deux systèmes complètement différents."