Cette mesure vise à regrouper les élèves dans des groupes différents, en fonction de leurs résultats scolaires, pendant leurs heures de maths et de français. 1:20
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Louise Sallé / Crédits photo : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
En décembre dernier, Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation, a annoncé la mise en place de groupes de niveau dans les collèges pour relever le niveau des élèves. Cela nécessite plus de professeurs, c'est pourquoi le ministère distribue des enveloppes pour que les académies recrutent davantage. Mais les établissements catholiques privés semblent avoir été oubliés.

La réforme des groupes de niveau, souhaitée par Gabriel Attal, sera-t-elle mise en place dans toutes les classes de 6e et de 5e de France ? Cette mesure vise à regrouper les élèves dans des groupes différents, en fonction de leurs résultats scolaires, pendant leurs heures de maths et de français. Mais cela suppose plus de professeurs car les groupes d’élèves les plus en difficulté doivent être en effectif réduit. Le ministère distribue donc en ce moment des enveloppes pour que les académies recrutent davantage d’enseignants. Mais les établissements privés catholiques semblent avoir été oubliés.

Une dotation pour seulement 370 emplois

Ils scolarisent près de 20% des élèves français et ils ont, selon le ministère, l'obligation de mettre en œuvre les groupes de niveau. Mais les collèges privés catholiques n'ont pas été dotés, comme prévu, d'un budget suffisant. "C'est des réformes qui sont annoncées encore une fois dont le coût a été sous-évalué. La seule dotation que nous avons, correspond à un peu plus de 370 emplois. C'est très, très peu et nous n'avons pas bénéficié de dotations supplémentaires, contrairement au public. Mais on aurait été ravis de pouvoir le faire. Des groupes de niveau partout, on regrette vraiment de ne pas pouvoir le faire aujourd'hui", déplore Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique. 

À Toulouse, Laurent Maury, directeur diocésain, en est certain, les 78 collèges qu'il gère dans l'Académie n'appliqueront pas tous la mesure. "Nous réfléchissons à faire bouger la taille des groupes, le nombre d'heures, mais là, pour l'instant, ça semble extrêmement compliqué et il est clair que certains établissements n'auront probablement pas de dotation pour faire fonctionner ces groupes", souligne-t-il au micro d'Europe 1. L'Éducation nationale fait par ailleurs l'objet d'une politique de réduction des coûts. Annoncés la semaine dernière, 690 millions d'euros ont été retirés du budget 2024.