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Lucie De Perthuis, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Dans un contexte de grèves contre la réforme des retraites, celle des éboueurs à Paris pourrait durer. Vendredi, la mairie a estimé à 4.500 tonnes les déchets amassés sur les trottoirs de la capitale. Une situation qui provoque la colère des habitants, inquiets également par l'apparition de rongeurs à la surface.

Les éboueurs parisiens vont-ils reconduire leur grève contre la réforme des retraites ? Les syndicats et l'opposition politique l'espèrent, alors que les amas de sacs poubelles se multiplient sur les trottoirs de la capitale, déclenchant la colère des commerçants et le dégoût des habitants. Interrogée par Europe 1, Mélanie est responsable d'une brasserie dans le 15e arrondissement. "On essaye de tenir le cap, mais il ne faut pas que ça dure", souffle-t-elle.

Pour elle, "la mairie de Paris devrait faire quelque chose. On n'oublie pas non plus que les touristes arrivent, ce serait bien que Paris ne soit pas une grosse poubelle géante !"

"C'est navrant, c'est le retour des rats en surface"

Vincent partage la même problématique que Mélanie. Depuis son comptoir, il voit les déchets s'accumuler devant son café. "Ils restent devant l'établissement et pour l'instant, je ne peux pas faire autrement", explique-t-il au micro d'Europe 1, refusant de prendre ces déchets dans son établissement. "Ce serait encore pire, ce serait inviter les rongeurs à venir chez moi. Tout ce qui est alimentaire est vachement sale", détaille-t-il, soulignant également un quartier déjà bien envahi par les rats.

"Laisser ces poubelles dehors, ça ne fait que proliférer l'invasion (des rats), ce n'est vraiment pas top", ajoute le gérant de ce café du 15e arrondissement de Paris. Celui-ci partage l'inquiétude des riverains rencontrés par Europe 1. "Ça me fait très, très peur parce que d'abord, c'est très laid, et surtout, il y a un énorme risque de santé publique", note une Parisienne. "Tout ce qui est nourriture, ça peut très bien attirer une population à quatre pattes avec des moustaches !", affirme-t-elle, en clin d'œil à ces rongeurs bien redoutés.

"Je trouve ça honteux, ça amène les rats", peste un riverain. Une autre enchaîne : "C'est navrant, c'est le retour des rats en surface... Un gros problème". Ce vendredi, au cinquième jour de la grève, la mairie de Paris comptabilisait déjà 4.500 tonnes de déchets non ramassés. Aussi, les usines d'incinération d'Ivry-sur-Seine, d'Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen font toujours l'objet de blocages, ce qui pourrait faire durer un peu plus le mouvement...