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Stéphane Place, édité par Laura Laplaud
Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème dans votre quotidien. En Dordogne, à partir du 1er janvier 2023, les éboueurs ne passeront plus devant chaque domicile pour ramasser les déchets. Au lieu du ramassage classique, un système de bornes avec carte magnétique et nombre précis d'ouvertures sera mis en place au grand dam des habitants mécontents.

À partir du mois de janvier, en Dordogne, les éboueurs ne passeront plus devant les portes pour ramasser vos déchets. Au lieu du ramassage classique, un système de bornes dans les communes du département sera déployé. Muni de sa carte magnétique, chacun s’en ira déclencher l’ouverture et jeter son sac d'ordures, avec des forfaits calculés non plus la valeur locative du logement mais sur le nombre d’occupants. Un forfait pour un nombre précis d’ouvertures des bornes car si vous dépassez ce nombre, vous payerez un supplément à chaque fois que vous irez jeter vos ordures. Les opposants à ce nouveau système dénoncent un bond des tarifs et une injustice sociale.

Les habitants ne décolèrent pas

"C'est trop cher", "il y a des personnes handicapées qui n'ont pas du tout accès à ça". Cher, difficile d'accès... disent ces habitants. Le collectif "coordination déchets 24" est du même avis et s'oppose à cette redevance incitative comme l'explique Josette, membre du collectif. "Dans un habitat social, une personne seule, payait par exemple autour de 50 euros pour l'enlèvement de ses ordures ménagères. Cette personne, si elle est seule, va se retrouver à payer en une seule fois 192 euros par an pour 16 ouvertures. Comment va-t-elle faire pour garder ses déchets ménagers pendant trois semaines parce qu'elle essaie de ne pas dépasser son forfait de 16 ouvertures par an ?" s'interroge-t-elle au micro d'Europe 1.

Cette redevance incitative sera mise en place par le Syndicat mixte départemental des déchets de la Dordogne. "La grogne, par rapport à ceux qui ne pourront pas payer, je la comprends. Je me bats pour qu'il puisse y avoir une tarification sociale. Mais la compétence sociale, je ne l'ai pas, c'est pour ça que je voudrais un changement de loi", explique Pascal Protano, président du syndicat.

En attendant que cette nouvelle tarification entre en vigueur le 1er janvier prochain, certaines associations comme certains élus demandent un moratoire et une nouvelle réflexion sur le sujet.