Taser police 1:33
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Alain Acco, édité par Mathilde Durand , modifié à
La fin de la méthode d'interpellation "de la clé d'étranglement" pourrait marquer la généralisation du pistolet à impulsion électrique (ou taser) en remplacement. Si les syndicats sont plutôt favorables à cette arme intermédiaire, les stocks sont encore trop faibles pour un équipement rapide. De plus, elle peut aussi être létale. 

L'abandon de la méthode de la clé d'étranglement pour maîtriser un suspect pendant une interpellation, décidée par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, a suscité de vives réactions chez les syndicats des forces de l'ordre, qui rappelaient son efficacité pour calmer des suspects agités ou sous l'emprise de substances stupéfiantes. Pour pallier à cette interdiction, la généralisation de l'usage du pistolet à impulsion électrique (souvent appelé taser, du nom de son premier fabricant, et rebaptisé Axon) est envisagée par le gouvernement qui pourrait l'annoncer jeudi.

Une utilisation en hausse l'année dernière

Si la plupart des organisation syndicales y sont favorables, le recours au pistolet à impulsion électrique ne se fera pas du jour au lendemain. Au ministère de l'Intérieur, on compte aujourd'hui 15.000 pistolets à impulsion électrique pour environ 240.000 policiers et gendarmes.

La généralisation de cette arme intermédiaire, qui bloque le système nerveux à quelques mètres de distance, n'est donc pas pour tout de suite, malgré une utilisation en augmentation : en 2019, la police l'a utilisé 2.350 fois, soit six fois par jour en moyenne. Une augmentation à hauteur de 30% par rapport à l'année précédente. 

Une arme dissuasive, qui peut s'avérer mortelle

D'après le récent rapport de l'IGPN, le simple fait de pointer le rayon laser "s'avère suffisamment dissuasif dans certaines situations pour éviter l'usage de la force". C'est aussi, dit l'IGPN, un "substitut efficace" à l'arme de service ou au Lanceur de Balle de Défense (LBD).  A condition, nous précise un policier, de ne pas être trop près de sa cible ou de ne pas tirer sur un individu surexcité emmitouflé dans une doudoune épaisse.

Interrogé sur le sujet, mercredi matin sur Europe 1, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nunez a défendu l'utilisation du Taser, "une arme intermédiaire très utile (..) pour procéder à des interpellations sans contact, et qui protège les policiers", explique-t-il. "On va demander à un individu de se laisser menotter, et s'il est récalcitrant, c'est une façon de le neutraliser sans aller au contact (...) C'est une alternative à d'autres types d'armes, ou au contact physique."

Par ailleurs, même si les polémiques sont moins vives qu'à ces débuts il y a 15 ans, le pistolet à impulsion électrique reste une arme qui peut s'avérer mortelle. L'année dernière, une personne est décédée en France. Certains syndicalistes n'excluent pas que la généralisation de cette arme soit plus dangereuse à terme que la technique de l'étranglement.