Fichier Monsanto : Rugy "pas surpris" face à des intérêts privés "prêts à tout"

François de Rugy estime qu'"il faut évidemment se protéger" face à des pratiques comme celles opérées par Monsanto.
François de Rugy estime qu'"il faut évidemment se protéger" face à des pratiques comme celles opérées par Monsanto. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP , modifié à
Au lendemain d'une enquête révélant le fichage de personnalités par Monsanto, le ministre de la Transition écologique et solidaire a dénoncé ces agissements, se disant toutefois "pas surpris".

Certains intérêts privés se croyant "plus puissants que les États" sont "prêts à tout", a commenté vendredi le ministre de la Transition écologique François de Rugy, "pas surpris" par la révélation que des personnalités auraient été fichées par Monsanto.

Une guerre économique "qui se mène sur le terrain de l'environnement"

Une enquête diffusée jeudi dans le journal de 20 heures de France 2 a montré qu'une société de communication, Fleishman Hillard, aurait secrètement fiché des centaines de personnes (responsables politiques, scientifiques et journalistes) en fonction de leurs positions sur les pesticides, pour le compte du géant américain Monsanto (filiale depuis l'an dernier du groupe allemand Bayer).

"Malheureusement, je ne suis pas surpris, je crois que quand on est comme moi un militant de l'écologie depuis longtemps, on sait qu'il y a des intérêts privés qui sont prêts à tout pour défendre le statu quo ou gagner de nouveaux champs d'activités économiques au profit d'intérêts privés et parfois contre l'intérêt général", a déclaré François de Rugy à quelques journalistes, notant que désormais, la "guerre économique se mène aussi sur le terrain de l'environnement".

"Ne pas être naïf", selon Rugy

"Les enjeux environnementaux ont pris une telle importance que les très grandes entreprises qui ont des très gros moyens cherchent à influencer, comme le faisaient des puissances étrangères avec l'espionnage en quelque sorte", a estimé le ministre. "Il faut évidemment se protéger, il ne faut pas être naïf face à des grands groupes économiques qui se croient plus puissants que les États", a-t-il insisté. "Je n'ai pas un discours anti-entreprises, je ne dis pas que toutes les entreprises agissent comme ce groupe chimique international qui a déjà été épinglé à de nombreuses reprises. Mais je ne suis pas naïf", a-t-il encore indiqué.