Fans de Raoult, apolitiques ou conspirationnistes... qui sont les anti-masques ?

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Rémi Duchemin , modifié à
De plus en plus de voix s’élèvent en France, dans les médias et sur les réseaux sociaux, pour contester le port obligatoire du masque en France, notamment en extérieur. La Fondation Jean-Jaurès a tenté de dresser le portrait-robot de ces anti-masques, peu marqués politiquement mais, souvent, fans du professeur Raoult.

La question se pose avec d’autant plus d’acuité qu’ils sont de plus en plus visibles : qui sont les anti-masques français ? Qui sont ceux qui combattent le port obligatoire de protections contre la transmission du coronavirus ? Si, au contraire de l'Allemagne ou de l'Angleterre, ils sont peu à se mobiliser lors de rassemblements, leur mouvance s'organise essentiellement sur les réseaux sociaux. Et c'est précisément sur Internet que la Fondation Jean-Jaurès a tenté de définir leur profil.

Premier enseignement : les anti-masques sont à l'opposé des mouvances contestataires classiques. Leur moyenne d'âge est de 50 ans et leur niveau d'études est élevé, avec toutefois une forte sensibilité aux thèses conspirationnistes. Sur le plan politique, aucun vrai marqueur ne se distingue, au contraire de l'Allemagne où le mouvement penche largement vers l'extrême-droite.

Fan de l'hydroxychloroquine... mais pas du vaccin

Les sympathisants des "gilets jaunes" sont clairement présents, mais c’est surtout le soutien sans faille à une personnalité désormais bien connue qui semble être le principal dénominateur commun des anti-masques. "Il y en a quasiment neuf sur dix qui ont une plutôt bonne opinion du professeur Raoult sur ces groupes Facebook anti-masques", confirme Antoine Bristielle chercheur à la Fondation Jean Jaurès. "Et puis lorsqu’on leur demande ‘est-ce que vous pensez que chacun devrait être libre de choisir s’il veut être traité à l’hydroxychloroquine’ ?, il y en a 98 % qui sont d’accord avec cette affirmation."

Chez les anti-masques, l’adhésion au traitement prôné par le professeur Raoult est quasi-unanime. Idem concernant un rejet massif d'un éventuel vaccin contre le virus. 94% refuseraient une injection. Comme pour marquer leur défiance envers des institutions qui, selon eux, réduisent les libertés.