Face au Covid-19, les cantines scolaires sont sur le qui-vive

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Les cantines scolaires doivent d'adapter aux nouvelles mesures liées à l'épidémie de Covid-19. (Photo d'illustration) © NICOLAS TUCAT / AFP
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Virginie Riva, édité par Tiffany Fillon
En France, les chiffres liés à l'épidémie de Covid-19 s'aggravent. De quoi maintenir la pression dans les cantines scolaires, principaux lieux de contamination dans les collèges et lycées. Pour limiter la contagion, le personnel et les élèves doivent respecter un protocole strict dans les espaces de restauration. Des nouvelles mesures qui forcent à changer les habitudes. 
REPORTAGE

Principaux lieux de contamination au Covid-19 dans les collèges et lycées, les cantines scolaires sont sous surveillance depuis la rentrée. L'Éducation nationale et les régions demandent d'appliquer des protocoles sanitaires stricts pour faire face à la reprise de l'épidémie de Covid-19 en France. C'est le cas dans le lycée neuf de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, qui vient d'ouvrir ses portes à la rentrée. 

La cantine, "un espace de cluster"

Une nouvelle organisation s'est mise en place dans la salle de cantine de ce lycée. Il y a désormais deux services, un à 12 heures et l'autre à 13 heures. Les élèves doivent se laver les mains avec du gel hydroalcoolique avant de saisir leur plateau. Un constat qui rassure Morgane, élève en terminale. "On ne se colle pas aux autres. On se respecte les uns les autres", assure-t-elle. La jeune femme est toutefois consciente des risques. "Comme toute cantine, cela reste un espace de cluster parce que c'est là où on est le plus réunis", affirme Morgane. 

À table, tous les élèves sont assis en quinconce. Une mesure appliquée par Carla et Boney, qui se sont assises sur une table de quatre places. "Les surveillants viennent nous dire quand on n'est pas assez décalés. De toute façon, même si on le voulait, on ne pourrait pas [se rapprocher]", explique Carla. Grâce à toutes ces mesures, la salle de cantine de plus de 300 mètres carrés n'est pas saturée. 

Une série de mesures inhabituelles

À cause de la dégradation de la situation sanitaire, cette rentrée a été préparée minutieusement dans le lycée. "Le verre est posé sur leurs plateaux. Les fruits sont emballés ou déposés sur des barquettes individuelles. Tous les endroits où la main de l'élève peuvent rencontrer une autre main sont limités au minimum", égrène Bruno Chapolin, le proviseur du lycée. 

Confrontés à ces nouvelles contraintes, les élèves jouent le jeu mais ce n'est pas toujours de gaieté de cœur. La cantine d'avant le Covid-19 laisse certains nostalgiques. "On était beaucoup plus nombreux. C'était beaucoup plus convivial. Puisqu'on doit être séparés et être à des tables différentes, on peut moins communiquer", regrette Binta. 

Du côté de la direction, la hausse des cas et des hospitalisations inquiète. Le proviseur craint de devoir passer à un scénario encore plus martial.