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Sandrine Prioul , modifié à
Alors que le modèle agricole intensif est de plus en plus décrié par les consommateurs, l'agriculture raisonnée, elle, a le vent en poupe. A tel point que de jeunes agriculteurs reprennent des exploitations, en espérant refonder un modèle plus soucieux du bien-être animal et de l'environnement. Reportage.
REPORTAGE

C’est l'une des spécificités de l’agriculture française : les exploitations à taille humaine, beaucoup plus petites que dans les autres pays européens. Ces exploitations pratiquent une agriculture conventionnelle qui n’est pas bio mais qui revendique avoir fait sa mue après avoir essuyé les critiques venant des écologistes. Une modernisation de la profession qui a pour but d'attirer les jeunes, à l’heure où les agriculteurs seront des milliers à partir à la retraite dans les années à venir. Europe 1 s'est rendue à Maxent, en Ille-et-Vilaine, où un jeune agriculteur s’est lancé dans l’engraissage de génisses en reprenant une exploitation.

"Le bien-être animal, c'est une priorité"

"Je suis content de ce que je produis, j'en suis fier", explique fièrement le jeune Aubry Hillion. Cela fait quinze mois qu'il élève des génisses à viande dans sa nouvelle exploitation reprise à deux frères agriculteurs à côté de la forêt de Brocéliande. "On est éleveurs mais aussi gestionnaire d'une entreprise", poursuit-il.

Aubry travaille sept jours sur sept, mais arrive à prendre trois semaines de vacances par an. Un début studieux pour ce fils d'agriculteur de 29 ans, diplômé de gestion agricole après une transition de six mois. "Les gens comme moi qui sont en [agriculture] conventionnelle, on essaie de communiquer davantage sur notre façon de faire. Le système conventionnel n'est plus du tout le même qu'il y a vingt ans. Le bien-être animal, c'est une priorité. Même par rapport aux cultures, on utilise beaucoup moins de pesticides et de produits phytosanitaires. C'est un conventionnel raisonné."

Une agriculture raisonnée, plus moderne, qui permet à Aubry d'avoir la sensation d'avoir une vie privée. L'éleveur vit pour l'instant à cinq kilomètres de son exploitation. Ces relèves devront être nombreuses dans les années à venir, car un agriculteur sur deux pourrait ne pas être remplacé. Tous ces sujets ont été abordés par Julien Denormandie, le ministre de l'Agriculture, invité d'Europe 1 ce vendredi matin. 

En dix ans, la France a perdu 100.000 exploitations agricoles

La France métropolitaine a perdu plus de 20% de ses exploitations agricoles en dix ans, notamment sous l'effet des nombreux départs à la retraite d'agriculteurs non remplacés, mais elle a toutefois maintenu la surface dédiée à l'agriculture, révèle vendredi le dernier recensement agricole. Entre 2010 et 2020, 100.000 exploitations agricoles ont disparu et la France n'en compte plus que 389.000, selon les résultats provisoires de ce recensement décennal organisé par le ministère de l'Agriculture.