Génépi Artemisia 1:32
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Diane Berger
Pour éviter la disparition de la plante emblématique des sommets des Alpes, un arrêté préfectoral limite désormais la cueillette du génépi pour les particuliers à 120 brins par jour et par personne. L'amende peut s'élever jusqu'à 750 euros, afin de notamment "laisser le temps au génépi de se renouveler". 

Il faut sauver le génépi ! Début août marque normalement la pleine saison pour cueillir cette plante du sommet des Alpes, appréciée des montagnards une fois macérée dans l'alcool et le sucre. Mais en Savoie, un arrêté préfectoral en limite la cueillette depuis le 14 juin. Les particuliers ne pourront pas prélever plus de 120 brins d'Artemisia (génépi vrai, noir, blanc, jaune) par jour et par personne, car la plante emblématique est menacée.

"On va au génépi comme on va à la messe". C'est ce qu'avait expliqué un jour un Savoyard à Marie Claude Delahaye. Fine connaisseuse du sujet, cette spécialiste a écrit un livre dédié à cette liqueur. "C'est-à-dire qu'on y va de façon respectueuse, parce qu'il faut laisser le temps au génépi de se renouveler, sinon ce sera une plante qui sera perdue", explique-t-elle. 

750 euros d'amende

Et c'est bien ce qui inquiète les autorités : difficile de quantifier précisément le phénomène, explique Laurence Thivel, la cheffe du service environnement de la direction départementale des territoires de Savoie. "On avait depuis quelques années des signalements de destruction, de gens qui pillaient un peu le secteur et qui ramassaient de manière un peu abusive. L'idée, c'était vraiment d'avoir une réglementation qui permette quand même de se faire plaisir et prendre en compte, en même temps, de la fragilité des espèces."

Et pour les contrevenants qui seraient pris avec plus de brins qu'autorisés, l'amende est plus amère que le génépi et peut monter jusqu'à 750 euros.