Des débordements ont émaillé un cortège improvisé à Nantes. 4:11
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision ce vendredi au sujet de la réforme des retraites. L'essentiel du texte de loi a été validé, dont sa mesure phare de recul de l'âge légal de départ à 64 ans. Certaines dispositions dont l'index senior ont, en revanche, été rejetées, au même titre que le RIP, voulu par la gauche.

Le Conseil constitutionnel a rendu une décision très attendue ce vendredi soir concernant la réforme des retraites. Les neuf sages qui composent cette instance ont validé l'essentiel du texte de loi, dont le report de l'âge légal à 64 ans. Six dispositions ont toutefois été retoquées. Diverses actions sont prévues dans la soirée et toute manifestation aux abords du Conseil constitutionnel a été interdite, sur la demande de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. Suivez en direct les évènements sur notre site. 

Les informations à retenir :

  • Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l'âge légal à 64 ans
  • Les neuf sages ont, en revanche, rejeté six dispositions, dont l'index seniors
  • Le référendum d'initiative partagée, voulue par la gauche, a également été retoqué

Le trafic à la gare Saint-Charles de Marseille suspendu

Le trafic ferroviaire est suspendu depuis 20H00 à la gare Saint-Charles de Marseille en raison de la présence de manifestants sur les voies, qui ont ensuite déposé des objets sur les rails, selon les annonces de la SNCF à la gare. "La circulation des trains est interrompue depuis 20H00, en raison de manifestants sur les voies", a précisé la compagnie dans des annonces vocales vers 21H00, a constaté une journaliste de l'AFP, alors que de nombreux trains affichaient des retards au départ ou à l'arrivée.

Ces manifestants, qui se sont ensuite dispersés sur les voies loin de la gare et qui n'étaient donc pas visibles des quais, ont finalement quitté les rails "mais ont déposé des objets qui entravent la circulation", toujours selon les annonces de la compagnie, la circulation restant suspendue. Le TGV de Paris à destination de Toulon a ainsi été dérouté et n'a plus effectué l'arrêt en gare de Marseille, a constaté un journaliste de l'AFP à bord.

La porte d'un commissariat incendiée à Rennes

Quelques heures après la décision du Conseil constitutionnel, de premiers débordements éclatent à Paris et en province. La porte d'un poste de police du centre de Rennes a été incendiée vendredi soir lors d'une manifestation contre la décision du Conseil constitutionnel validant l'essentiel de la réforme des retraites, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les flammes ont été éteintes au bout de quelques minutes après l'intervention d'un canon à eau de la police. Le poste de police était vide au moment des faits, selon ces sources.

Manifestation improvisée à Paris

Dans la foulée de la décision du Conseil constitutionnel, plusieurs opposants au projet sont descendus dans les rues de la capitale. Tout comme à Nantes, un cortège improvisé s'est rapidement formé. Quelques tensions sont apparus entre certains participants et les forces de l'ordre.

500 manifestants rassemblés à Nantes

Plus de 500 manifestants étaient déjà présents devant le château des ducs de Bretagne à Nantes avant même l'annonce du Conseil constitutionnel. Preuve que personne n'attendait quoi que ce soit des neufs Sages réunis ce vendredi à Paris. Mais la validation de la réforme des retraites accentue encore la colère des syndicats et des manifestants dans le cortège. Avec l'inflation, le pouvoir d'achat mais aussi le maintien de l'ordre, les revendications vont au-delà de la retraite. Le mot d'ordre est désormais de tenir la rue, voire de bloquer le pays, puisque la voie constitutionnelle n'a pas abouti. Pour l'heure, la mobilisation continue de grandir avec la présence de jeunes ou même de retraités marchant derrière les bannières syndicales. Ce défilé pourrait être suivi par d'autres rassemblements, moins pacifiques. Nantes faisant partie, à l'instar de Rennes notamment, de ces villes un peu plus sensibles.

L'intersyndicale n'acceptera pas de réunion avec l'exécutif avant le 1er mai

Ce vendredi, face à la validation du Conseil constitutionnel de l'essentiel de la réforme des retraites, l'intersyndicale a demandé au président de la République de ne pas promulguer le projet de loi. Par ailleurs, alors qu'Emmanuel Macron avait proposé de recevoir les syndicats mardi prochain, l'intersyndicale annonce, elle, ne pas accepter de réunion avec l'exécutif avant le 1er mai.

La décision du Conseil constitutionnel accueillie par des huées à Paris

La décision du Conseil constitutionnel, qui a validé l'essentiel de la réforme des retraites, a été accueillie vendredi par des huées sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées. Quelques minutes avant l'annonce de la décision, des manifestants chantaient "constitutionnelle ou pas, cette loi, on n'en veut pas", "et on ira jusqu'au retrait" ou "dehors Macron et son 49.3".

Malgré la pluie, les manifestants sont venus en nombre et sont toujours déterminés. Après l'annonce du Conseil constitutionnel, l'ambiance commence à se tendre avec plusieurs feux de poubelles, quelques fumigènes et plusieurs magasins ont été tagués. Présents à l'Hôtel de Ville à Paris, les opposants à la réforme des retraites se disent en colère et déçus, comme l'explique André, 43 ans. "C'est surprenant à moitié. C'est surprenant par rapport au fait qu'on nous entende pas encore une fois. Et en même temps, ça fait quelques mois qu'on s'habitue à être un peu déçu à chaque nouvelle étape de validation de cette réforme. C'est mi figue mi raisin", déplore-t-il au micro d'Europe 1.

Et pourtant, beaucoup de manifestants espèrent que le Conseil constitutionnel valide la demande de référendum, comme Amel, pancarte "dehors Macron" à la main. "Ils ne veulent aucune démocratie directe. Même celle qui n'est pas directe, car il faut reconnaître que c'est compliqué d'organiser un référendum, ils n'en veulent pas. Donc, ils ne souhaitent pas de démocratie, ils passent en force. Ce qui veut dire que c'est une crise de régime", pointe du doigt la manifestante. Pour elle, comme pour les autres citoyens présents à l'Hôtel de Ville, le mort d'ordre reste le même : aller jusqu'au retrait. "Le plus important maintenant, c'est de trouver d'autres solutions alternatives. On na va pas continuer à manifester deux fois par semaine. Je pense qu'il va falloir bloquer en partie le pays avec des méthodes alternatives. Gentiment, tranquillement, mais on va bloquer", assure Jean-Marie. Les prises de paroles des syndicats se poursuivent place de l'Hôtel de Ville et beaucoup sont prêts à rester encore plusieurs heures.

"Ni vainqueur, ni vaincu", assure Élisabeth Borne

La Première ministre Élisabeth Borne a réagi à la décision du Conseil constitutionnel, validant l'essentiel de la réforme. Et a estimé qu'il n'y avait "ni vainqueur, ni vaincu" au terme de cette longue séquence politique. "Le conseil constitutionnel a jugé, tant sur le fond que sur la procédure, la réforme conforme à notre Constitution. Le texte arrive à la fin de son processus démocratique", a-t-elle tweeté. 

Eric Ciotti appelle à "respecter" la décision du Conseil constitutionnel

Le patron des Républicains, Eric Ciotti, a appelé à "respecter" la décision des Sages sur la réforme des retraites. "Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision. Toutes les forces politiques doivent l'accepter et se retrouver dans le respect dû à nos institutions. Ceux qui souhaitaient que le Conseil constitutionnel joue un rôle étranger à sa fonction ont de nouveau égaré les Français", a-t-il ajouté.

"La lutte continue", dit Mélenchon, le sort de la réforme n'est "pas sellé", assure Le Pen

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a déclaré que "la lutte [continuait]" dans la foulée de la décision du Conseil constitutionnel. Ce dernier, "montre qu'il est plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain", a-t-il assuré sur Twitter. 

De son côté, la députée RN Marine Le Pen a estimé que le sort du texte de loi controversé n'était "pas sellé". Le peuple ayant toujours le dernier mot, il lui appartiendra de préparer l’alternance qui reviendra sur cette réforme inutile et injuste", a-t-elle ajouté, également sur Twitter. 

Le Conseil constitutionnel valide l'essentiel de la réforme, mais retoque six dispositions

Le Conseil constitutionnel a validé vendredi l'essentiel de la réforme des retraites, dont sa mesure phare de recul de l'âge légal de départ à 64 ans, tout en rejetant quelques mesures du projet gouvernemental comme la création d'un "index senior". Les Sages ont dans le même temps rejeté une demande d'un référendum d'initiative partagée (RIP) déposée par la gauche. Une seconde demande, déposée ultérieurement, doit cependant faire l'objet d'une nouvelle décision le 3 mai.

Emmanuel Macron propose un rendez-vous aux syndicats mardi 

Emmanuel Macron a invité les syndicats à le rencontrer mardi à l'Élysée, "quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel" sur la réforme contestée des retraites, a annoncé vendredi la présidence. "Ce sera nécessairement le début d'un cycle que le président et le gouvernement poursuivront dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux. La porte de l'Élysée restera ouverte, sans préalable, pour ce dialogue", a dit l'entourage du chef de l'État.

Plusieurs centaines de jeunes manifestent à Paris avant la décision constitutionnelle

Plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés vendredi à Paris pour manifester contre la réforme des retraites, avant les décisions très attendues du Conseil constitutionnel sur ce sujet, après trois mois de crise politique et sociale. Un cortège de quelque 500 étudiants et salariés s'est élancé en début d'après-midi de la gare Saint-Lazare dans une ambiance bon enfant, aux cris de "Constitutionnelle ou pas, cette loi on n'en veut pas", ou "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là, on n'en veut pas", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Aujourd'hui dans la rue, demain on continue, tous au Conseil constitutionnel, assemblées générales de grévistes", pouvait-on lire sur la banderole de tête du cortège. "Cette manifestation a été ajoutée pour permettre de poursuive le mouvement", a indiqué à l'AFP Mathis Aversenq, 23 ans, militant du NPA jeunes. "Pas question qu'on discute, on ne tournera pas la page, car cette réforme cherche à exploiter jeunes comme vieux". "L'idée est de rejoindre le rassemblement de l'intersyndicale à Hôtel de Ville pour qu'il y ait un maximum de personnes à exprimer leur détermination et sans doute leur colère, car on ne se fait aucune illusion", a-t-il ajouté.