gabriel attal 1:23
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP , modifié à
La colère semble ne plus finir et une note du renseignement qu'Europe 1 a pu consulter dévoile les craintes du gouvernement quant à la suite des événements. Dans son discours de politique générale, Gabriel Attal a estimé qu'"il doit y avoir une exception agricole française". Suivez en direct l'évolution de la situation.
L'ESSENTIEL

Un mouvement qui continue, et un convoi qui monte toujours vers Rungis. Les blocages des agriculteurs en colère sur des portions d'autoroutes continuent ce mardi matin dans tout le pays, et notamment en Île-de-France. Une note du renseignement qu'a pu consulter Europe 1, dévoile les craintes du gouvernement sur la suite du mouvement. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les informations à retenir :

  • Le renseignement a des craintes quant à la suite du mouvement
  • Gabriel Attal a promis d'être «au rendez-vous» pour répondre à la crise
  • Un convoi d'agriculteurs a repris la route ce mardi matin en direction du marché d'intérêt national (MIN) de Rungis
  • Les blocages autour de Paris se poursuivent ce mardi
  • Au moins 1.000 agriculteurs sont mobilisés autour de la capitale, selon les forces de l'ordre
  • Dès dimanche soir, des forces de l'ordre et des blindés de la gendarmerie ont été déployés aux abords du MIN

Gabriel Attal va de nouveau recevoir la FNSEA ce mardi

Gabriel Attal va recevoir à nouveau le syndicat agricole majoritaire FNSEA à Matignon mardi soir, a appris l'AFP de sources concordantes, alors que les agriculteurs prévoient de prolonger plusieurs jours leur mobilisation et leurs blocages routiers.

Le Premier ministre avait déjà reçu lundi soir, pendant 3H30, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs. Cette rencontre de mardi soir, révélée par LCI et confirmée par une source exécutive et une source proche du dossier, a lieu après la déclaration de politique générale du chef du gouvernement durant laquelle il a évoqué de "nouvelles mesures de soutien" dans "les tout prochains jours".

"Nous serons au rendez-vous, sans aucune ambiguïté"

Gabriel Attal a appelé mardi à "une exception agricole française" et promis "d'être au rendez-vous" pour répondre à la crise des agriculteurs qui, dans un convoi vers Rungis ou par le blocage d'axes stratégiques, restent déterminés à faire entendre leur colère. Mardi lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a salué "nos agriculteurs, nos pêcheurs, qui travaillent matin, midi et soir pour nous nourrir".

Enumérant plusieurs des mesures destinées à faciliter leur vie déjà annoncées vendredi, il a rappelé que la crise agricole ne serait pas réglée "en quelques jours". "Nous irons plus loin encore", a-t-il assuré. Illustration de cette volonté, les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC), qu'il avait promis d'accélérer, seront versées "d'ici le 15 mars", a-t-il précisé, mardi. Sans donner de détails, il a aussi évoqué un renforcement des aides fiscales aux éleveurs et "un grand plan de contrôle sur la traçabilité des produits", alors que de plus en plus d'agriculteurs ont décidé d'inspecter par eux-mêmes des camions visiblement étrangers sur les routes de France. >> Notre article détaillé sur le discours de politique général de Gabriel Attal

Les craintes du gouvernement sur la suite du mouvement 

Le ministère de l'Intérieur redoute la suite du mouvement de contestation des agriculteurs. C'est ce que semblent montrer des notes internes qu'Europe 1 a pu consulter. Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1, est venu dans le studio de l'émission Pascal Praud et vous pour détailler "le changement de ton" et les craintes de la place Beauvau. >> Découvrez notre information Europe 1 qui détaille les craintes du gouvernement

Action coup de poing à l'aéroport de Toulouse-Blagnac

Sur X (ex-Twitter) le préfet d'Occitanie et de Haute-Garonne signale que les tracteurs sont arrivés à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. "Le rond-point de l'envol, secteur aéroport, est bloqué", précise le post. 

Le patron de la FNSEA déterminé

Après s'être entretenu avec le Premier ministre Gabriel Attal lundi pendant plus de 3 heures, en compagnie du patron des Jeunes Agriculteurs, le chef de file de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a réservé la primeur de sa réaction à Sonia Mabrouk. Invité de la Grande interview Europe 1 - Cnews, il a notamment réaffirmé "la détermination totale" de la FNSEA, tout en rappelant "la nécessité du calme, de la non-violence"

Sur le marché international de Rungis, cible de blocage des agriculteurs parti d'Agen pour crier leur colère, Arnaud Rousseau a réaffirmé que c'était une mauvaise idée et qu'il était contre. >> Plus de détails dans notre article

>> Retrouvez l'entretien d'Arnaud Rousseau dans son intégralité 

Depuis Limoges, le convoi d'agriculteurs reprend la route pour Rungis...

Le convoi d'agriculteurs, qui avait fait halte pour la nuit près de Limoges, a repris la route mardi matin, en direction du marché d'intérêt national (MIN) de Rungis, qu'ils comptent investir dans l'après-midi, à l'appel de la Coordination rurale (CR). 

Peu après 5h15, plus de 200 tracteurs, de toutes tailles, sont partis sur l'A20 en direction de Paris. Mais quelques kilomètres plus loin, ils ont été bloqués par les forces de l'ordre. Les responsables du syndicat de la Coordination rurale sont descendus pour tenter de négocier, sans succès. Face au refus des gendarmes, les agriculteurs ont arraché les barrières sur le côté droit de l'autoroute avec leurs grappins, la grosse pince qui se trouve sur certains tracteurs.

"On est ressorti sur une départementale parce qu'il va bien falloir que le gouvernement comprenne que tous les chemins mènent à Paris et ils n'ont pas compris qu'on était vraiment déterminés à y arriver. Et on y arrivera. Même s'il faut emprunter les chemins communaux, les voies à travers champs, on y arrivera", insiste Arnaud, agriculteur en tête du cortège. Ils prévoient de passer par Orléans avant d'arriver à Rungis "après 16 heures", selon le syndicat.

Parti lundi matin d'Agen (Lot-et-Garonne) à une trentaine de tracteurs, le cortège n'a cessé de s'allonger le long de la route tout au long de la journée. Sur leur parcours, les agriculteurs ont successivement été rejoints par des collègues du département à Cancon, puis à Bergerac et Périgueux en Dordogne.

... où les commerçants oscillent entre inquiétude et compréhension

Sur place, les blindés des forces de l'ordre sont déployés depuis dimanche soir, mais selon les professionnels de Rungis rencontrés par notre reporter, l'ambiance oscille entre inquiétude et compréhension. 

"Les agriculteurs n'ont pas tort", explique par exemple au micro d'Europe 1, Mohamed, maraîcher. "C'est eux qui font avancer les choses pour nous en fin de compte. Et je trouve que les agriculteurs ont besoin d'être aidés parce que c'est eux qui nous fournissent toute la nourriture." Il faut dire qu'ici, à Rungis, tout le monde travaille presque main dans la main avec les agriculteurs, avec les producteurs. 

Ce qui n'empêche pas Antoine, grossiste, d'être plus réservé : "Je pense que les agriculteurs se trompent de cible. Rungis, c'est vraiment l'ambassade des terroirs français et que ce n'est pas là où ils devraient aller, même si je les soutiens dans leur désarroi."

Sur le blocage de l'A1, la mobilisation des agriculteurs reste intacte

Les agriculteurs occupent toujours l'autoroute du nord, axe routier majeur en France, aux alentours de Roissy. Les cultivateurs et autres éleveurs présents sur les lieux ont passé leur première nuit dans le froid. Malgré les six degrés affichés sur le thermomètre, la détermination des manifestants est plus que jamais intacte

"Il ne faut pas que l'État fasse des mesurettes, notamment par rapport à la loi Egalim. Il faut juste qu'elle soit appliquée", insiste ainsi Jean Lefebvre, président de la FDSEA de l'Oise, au micro d'Europe 1. Ce dernier réclame également la fin des imports des produits ukrainiens, ainsi que des normes miroirs pour les produits importés en Europe, afin qu'ils "respectent nos normes de production et nos conditions sociales", conclut-il. 

Au moins 1.000 agriculteurs mobilisés autour de la capitale

Selon une source policière, les blocages autour de Paris ont impliqué lundi un millier d'agriculteurs et "un peu plus de 500 engins". "L'objectif de tenir jusqu'à vendredi est manifeste", selon cette source. Sur les points de blocage, les agriculteurs ont ramené ravitaillement, groupes électrogènes, citernes d'eau, toilettes de chantiers, organisé des tours de garde et la rotation des effectifs.

"On a tous envie de retourner auprès de nos cultures et de nos animaux", assure Samuel Vandaele, secrétaire général de la FDSEA 77 et ex-président des JA. "On n'a pas envie d'embêter nos concitoyens", ajoute-t-il.