Louis de Raguenel a évoqué les inquiétudes de Beauvau. 2:00
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Jean-Baptiste Marty avec Gauthier Delomez / Crédits photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le mouvement de contestation des agriculteurs est entré dans une phase plus offensive lundi, avec la volonté d'assiéger Paris. Selon Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1 et invité de l'émission "Pascal Praud et vous", tous les jours de 11 heures à 13 heures, le ministère de l'Intérieur est inquiet vis-à-vis de la suite des blocages. Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.

Le ministère de l'Intérieur redoute la suite du mouvement de contestation des agriculteurs. C'est ce que semblent montrer des notes internes qu'Europe 1 a pu consulter. Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1, est venu dans le studio de l'émission Pascal Praud et vous pour détailler "le changement de ton" et les craintes de la place Beauvau. "Au ministère de l'Intérieur, on est inquiet", souligne-t-il sur Europe 1.

La contestation agricole se poursuit avec "le siège de Paris" où des milliers d’agriculteurs continuent de converger vers les points de blocages franciliens. Et selon une note du renseignement, les manifestants doivent poursuivre ces blocages "au moins cinq jours", quelques soient les nouvelles mesures annoncées par le Premier ministre Gabriel Attal ce mardi. Les autorités craignent un durcissement du mouvement.

Des blocages en Île-de-France qui grossissent à mesure que les heures passent : c’est le scénario que redoutaient les autorités avec des nouveaux convois qui continuent de converger vers l’Île-de-France comme celui en provenance de Dordogne long de deux kilomètres. Et les barrages ne sont pas prêts d’être levés. Selon une note du renseignement qu’Europe 1 s’est procurée, les blocages doivent durer "au moins cinq jours", soit jusqu’à samedi matin.

Triplement du nombre d’agriculteurs mobilisés

Après un week-end d’accalmie, la contestation agricole reprend donc de plus belle, prenant de court les autorités qui redoutent une extension et un durcissement du mouvement. Selon une note du renseignement qu’Europe 1 s’est procurée, le nombre d’agriculteurs participant à des actions a même triplé en la seule journée de lundi, passant de 3.000 manifestants recensés à la mi-journée à 9.000 en fin de journée.

Les agriculteurs affichent donc leur détermination et entendent inscrire leur mouvement dans le temps si les nouvelles mesures du Premier ministre Gabriel Attal, qui doivent être annoncées ce mardi, ne sont pas suffisantes aux yeux des agriculteurs. Les agriculteurs scruteront également de très près la réunion prévue à Bruxelles ce jeudi au sujet de la PAC.

Des agriculteurs organisés

Les agriculteurs, déterminés à être entendus, se sont organisés pour tenir les blocages dans le temps. Et pour ce faire, les contestataires venus de départements éloignés bénéficient d’une aide logistique de la part des manifestants franciliens. Des rotations entre les agriculteurs sont également effectuées la nuit pour surveiller les barrages.

En plus de ces points de blocage en Ile-de-France, les autorités s’inquiètent également des mobilisations ailleurs en France où des "actions coup de poing" continuent d’avoir lieu. A Toulouse, un rassemblement sur le rond-point de l’Envol perturbe l’accès à l’aéroport de Toulouse-Blagnac depuis ce mardi matin. La FNSEA, syndicat majoritaire dans le monde agricole, appelle de son côté au blocage de Lyon à partir de mercredi. Selon les informations d’Europe 1, une réflexion autour d’une manifestation de masse est aussi à l’étude entre les différents syndicats. La mobilisation des agriculteurs ne montre donc pour le moment aucun signe d’essoufflement.