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avec AFP / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Gabriel Attal a prononcé ce mardi son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, un exercice imposé à chaque Premier ministre au moment de sa prise de fonction. Il y a dévoilé la feuille de route du gouvernement pour les mois à venir.
L'ESSENTIEL

Un passage obligatoire. Ce mardi, Gabriel Attal s'est présenté devant les parlementaires pour prononcer son discours de politique générale et a dévoilé la feuille de route de l'exécutif pour les mois à venir. Il s'agit là d'un rendez-vous incontournable pour chaque Premier ministre entrant en fonction. Une prise de parole intervenue, cette fois-ci, en pleine fronde des agriculteurs. Voici tout ce qu'il faut retenir des annonces du chef du gouvernement.

Les principales informations

  • Gabriel Attal a prononcé ce mardi à 15h son discours de politique générale à l'Assemblée nationale
  • Le chef du gouvernement a annoncé, entre autres, une réforme de l'Aide médicale d'État avant l'été
  • Le Premier ministre a également souhaité le lancement d'un service civique écologique avec 50.000 jeunes
  • Gabriel Attal a dit vouloir "désmicardiser" la France
  • Sur le front de la crise agricole, Attal a annoncé que toutes les aides seraient versées sur les comptes bancaires des exploitants
  • Le conditionnement du RSA à 15 heures d'activité hebdomadaire sera généralisée d'ici à 2025

"Être Français en 2024, c'est pouvoir être Premier ministre et ouvertement homosexuel"

Le Premier ministre Gabriel Attal a fait référence à son homosexualité mardi lors d'un des moments politiques les plus solennels, sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, y voyant la preuve que "les mentalités évoluent". "Être Français en 2024, c'est dans un pays qui, il y a dix ans seulement, se déchirait encore sur le mariage pour tous, pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité", a-t-il déclaré dans les phrases de clôture de son discours. "De tout cela, je vois la preuve que notre pays bouge, la preuve que les mentalités évoluent", a-t-il ajouté.

Gabriel Attal évoque "le droit à l'IVG au sein de la Constitution"

"Conquérir de nouveaux droits, c’est reconnaître et défendre sans relâche le droit des femmes à disposer de leur corps. Nous inscrirons le droit à l’interruption volontaire de grossesse, au sein de notre texte fondamental, au sein de la Constitution", a annoncé Gabriel Attal ce mardi. 

Des annonces autour des aides de la PAC

"D'ici au 15 mars, toutes les aides PAC seront versées sur les comptes bancaires des exploitants. Et nous travaillerons avec les régions pour que les aides à l’installation des jeunes agriculteurs puissent être versées dans les prochaines semaines", a déclaré Gabriel Attal.

Vers "une écologie à la Française"

L’écologie sans le peuple, c’est paver le chemin aux crises sociales et aux renoncements. Au contraire, nous allons continuer à bâtir ensemble, une écologie populaire", a déclaré Gabriel Attal, ajoutant vouloir "une écologie à la Française, avec les Français et pour les Français". 

 

"Un service civique écologique" à venir

"Réussir la transition écologique est le défi de notre génération. Notre jeunesse veut s’engager, participer, aider. Elle se demande comment être utile pour la planète. C’est pourquoi nous lancerons un Service civique écologique, qui rassemblera d’ici la fin du quinquennat 50.000 jeunes prêts à s’engager concrètement pour le climat", a développé Gabriel Attal. 

"Le nucléaire, une fierté française"

"Grâce à la sobriété, aux énergies renouvelables et au nucléaire, nous allons assurer notre indépendance énergétique. Je veux le dire sans ambiguïté : le nucléaire est une fierté française. Le nucléaire est un atout majeur pour notre pays. J’assume pleinement d’être à la tête d’un gouvernement pro-énergie nucléaire", a lancé le chef du gouvernement.

"Une loi sur Mayotte", annoncée par Gabriel Attal

"Nos Outre-mer concentrent aussi tous les défis : contre la vie chère, pour l’emploi, pour la sécurité, pour la santé, l’école, la lutte contre l’immigration illégale et la transition écologique. Chacune de nos politiques publiques doit tenir compte des spécificités des Outre-mer. J’y tiens. Et pour faire face aux enjeux exceptionnels auxquels son territoire est confronté, nous déposerons une loi sur Mayotte", a indiqué Gabriel Attal.

Des "groupes de niveaux" dès cette année au collège

"La décision du redoublement sera désormais à la main de l’équipe pédagogique, et les groupes de niveaux commenceront à se mettre en place, dès cette année, dans nos collèges", a déclaré le Premier ministre dans l'hémicycle.

"Des travaux d'intérêts éducatifs"

"Je vous annonce que nous créerons des travaux d'intérêt éducatif", a lancé Gabriel Attal afin d'administrer des "sanctions adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans". "On n’est pas toujours responsable de la dérive de ses enfants", a-t-il ajouté.

"Quand on ne vient pas chez le médecin et qu'on ne vient pas sans prévenir, on paye"

"Je souhaite un principe simple, qui se traduise par des mesures claires dès cette année : quand on a un rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas sans prévenir, on paye", a déclaré le Premier ministre au moment d'évoquer les "millions d’heures" qui "sont perdues alors qu’ils (les Français) attendent parfois des mois pour un rendez-vous".

Le Premier ministre s'exprime sur la santé et notamment la santé mentale des jeunes

Le chef du gouvernement veut aller "plus loin" face aux déserts médicaux, "en restaurant des obligations de garde pour les médecins libéraux, en soirée ou le week-end, dans leurs cabinets, à l’hôpital ou en maisons de santé". Gabriel Attal s'est également exprimé sur la santé mentale des jeunes. "Le mal-être, les dépressions, les pensées suicidaires ont beaucoup  progressé chez nos jeunes. Je veux faire de la santé mentale de notre jeunesse une grande cause de notre action gouvernementale. Avec, là aussi, des mesures claires et immédiates".

"Une réforme de l'Aide médicale d'État avant l'été"

"Il faut assumer d'accueillir moins pour accueillir mieux", a déclaré Gabriel Attal qui a annoncé une réforme de l'Aide médicale d'Etat (AME), "avant l'été", et "par voie réglementaire". Le chef du gouvernement a assuré qu'il tiendrait "l'engagement" de sa prédécesseure Elisabeth Borne, "de réformer l'aide médicale d'Etat" pour les étrangers sans papiers. L'ex-Première ministre l'avait promis à la droite lors des négociations sur le projet de loi immigration. "Nous le ferons avant l'été par voie réglementaire", sur la base du rapport de l'ex-ministre PS Claude Evin et de Patrick Stefanini, figure de LR, a-t-il précisé.

"Nous devons aller plus loin dans la réforme de l'assurance-chômage"

Le Premier ministre Gabriel Attal a confirmé mardi la volonté du gouvernement d'aller "plus loin dans la réforme de l'assurance-chômage", indiquant qu'il demandera aux partenaires sociaux de négocier de nouvelles règles si sa trajectoire financière "dévie". "Nous combattrons également toutes les trappes à inactivité", a ajouté le chef du gouvernement qui a rappelé que l'exécutif maintenait son "objectif de plein emploi".

"Débureaucratiser la France à tous les échelons"

"Je veux alléger le fardeau des règles et des normes qui pèse sur ceux qui créent nos TPE et nos PME, sur tous ces Français qui travaillent sans compter et créent de l’activité et de l’emploi", a développé Gabriel Attal dans l'hémicycle.

"Un deuxième projet de loi industrie verte"

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé mardi qu'il allait déposer "un deuxième projet de loi industrie verte", qui "proposera notamment de demander" à la Commission nationale du débat public "de concentrer ses travaux uniquement sur les projets d'envergure nationale". "Ce sera six mois de gagnés dans les procédures pour les autres projets : la bureaucratie qui recule, c'est la liberté qui avance", a fait valoir le chef du gouvernement lors de son discours de politique générale.

Les chômeurs en fin de droits n'auront plus d'allocation spécifique et seront basculés au RSA

Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré mardi que les chômeurs en fin de droits n'auraient plus d'allocation spécifique de solidarité permettant "sans travailler, de valider des trimestres de retraite" et basculeraient au Revenu de solidarité active (RSA). "Nous avons une conviction et une cohérence forte : nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail. Et donc nous proposerons la bascule de l'allocation de solidarité spécifique au RSA et la suppression de cette allocation", a déclaré le Premier ministre.

De nouvelles conditions pour le RSA

Dans 18 départements, une expérimentation qui conditionne le RSA à 15 heures d'activité par semaine sera lancé. Le système sera généralisé d'ici à 2025, a fait savoir Gabriel Attal.

Attal demande aux ministères d'expérimenter "la semaine de quatre jours"

"Je demande à l’ensemble des ministres d’essayer la semaine en quatre jours, pour l’ensemble de leurs administrés", a demandé le Premier ministre. Et d'ajouter : "Désormais, il faut que ce personnel puisse travailler aux mêmes horaires que tout le monde, c’est-à-dire avec des horaires de bureau". 

"Personne ne demande de 'droit à la paresse'", assure Gabriel Attal

"Chercher un modèle social plus  efficace et moins coûteux, ce n’est pas un gros mot, c’est un impératif". " Je mesure, dans ma génération comme dans les autres, les changements de mentalité, les nouvelles attentes, sur les horaires, sur la disponibilité, sur l’équilibre entre  vie professionnelle et vie familiale. Au risque de décevoir certains ici, personne ne demande de 'droit à la paresse'", a poursuivi le Premier ministre. 

"Désmicardiser la France" 

"On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés à rester proches du SMIC toute leur carrière. La progression salariale doit, toujours, permettre de récompenser l’effort et le mérite. Alors oui, j’assume de le dire, il faut désmicardiser la France", a martelé le Premier ministre. "Nous devons donc faire évoluer un système qui nous a conduits à concentrer nos aides au niveau du Smic. Ce système, qui est le fruit de réformes successives, a placé notre monde économique dans une situation où personne n’a d’intérêt à augmenter le salarié au Smic". 

"Je veux m'adresser à tous ces Français, souvent de la classe moyenne"

"Nous devons faire en sorte que ceux qui vont travailler gagnent plus que ceux qui ne travaillent pas", déclare notamment Gabriel Attal qui souhaite s'adresser "à ces Français de l’entre deux, trop riches pour bénéficier des aides, mais pas assez pour ne pas compter, qui ont le sentiment que les décisions se prennent sans eux et qu’elles bénéficient toujours aux mêmes". 

Attal s'exprime sur les agriculteurs

"Notre agriculture est une force parce qu'elle constitue un des fondements de notre identité. Nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales", déclare le Premier ministre, assurant qu'"il y doit y avoir une exception agricole française" et ajoutant que l'exécutif serait "au rendez-vous, sans aucune ambiguïté". 

"Je refuse que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre"

"Dans un monde où tout s'accélère et se transforme, je refuse que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre", a déclaré mardi le Premier ministre, Gabriel Attal devant l'Assemblée nationale. "La France a son rang à tenir, sa voix à faire entendre, sa singularité à imposer : nous avons une fierté française à maintenir, une fierté européenne à consolider", a poursuivi le chef du gouvernement, répétant son souhait d'"affronter pour avancer".

La gauche a d'ores et déjà déposé une motion de censure

Avant même la prise de parole de Gabriel Attal, les groupes LFI, socialiste, écologiste et gauche démocrate et républicaine ont déposé une motion de censure, comme l'a confirmé Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale.

Le Premier ministre prend la parole

"La France ne sera jamais un pays qui subit. "La France, c'est un repère, un idéal, un héritage moral, un modèle social protecteur, envié dans le monde entier", déclare en préambule de son discours Gabriel Attal. "Notre génération voit son monde chamboulé, elle est en proie au doute, sur son identité, sur qui nous sommes, sur notre modèle social", a-t-il ajouté.