Le nombre d'arrêts de travail délivrés entre 2018 et 2019 est en nette augmentation chez les trentenaires (photo d'illustration) 1:23
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Olivier Samain, édité par Ariel Guez , modifié à
Selon les chiffres du cabinet de conseil Ayming, l’absentéisme des trentenaires au travail est en hausse de plus de 34% en deux ans. Une augmentation due à une prescription importante d’arrêts maladie de longue durée pour des burn-outs. Les entreprises ne peuvent pas ignorer cette tendance, prévient Ayming. 

C’est une étude qui est scrutée tous les ans par les DRH : celle du cabinet Ayming sur l’absentéisme en France. Réalisée auprès de 45.000 entreprises du secteur privé employant près de deux millions de salariés, les travaux du cabinet de conseil portent sur les chiffres de 2019, établis avant la crise du coronavirus. Mais les résultats de l'étude font froid dans le dos : le taux d’absentéisme de longue durée chez les trentenaires est en augmentation de plus de 34% en deux ans.

Des absences souvent dues à des burn-outs

Ce chiffre correspond à la hausse du nombre d'arrêts de travail de longue durée, qui couvrent au moins trois mois. Très souvent, ils ont été prescrits en raison d'une situation de détresse psychologique allant parfois jusqu'au burn-out. On pouvait pourtant que penser les moins de 40 ans étaient à l'abri de ce risque, mais ils ne le sont pas. Xavier Bédos, qui a travaillé sur l’analyse de ces chiffres, n'est pas surpris par la fragilité grandissante des trentenaires.

"Il y a d’abord un monde du travail qui demande énormément de flexibilité et d’adaptabilité, des changements importants et beaucoup d’inconnues sur l’avenir", rappelle le consultant chez Ayming au micro d'Europe 1. "La cellule familiale et sociale qui peut se distendre avec un soutien qui peut être moins important que pour les anciennes générations, ce qui peut avoir une influence assez importante sur la santé des salariés, notamment sur leur état psychologique et psychique", justifie-t-il. 

Plus un salarié est absent, plus il risque de se réabsenter.

Les entreprises ne peuvent pas ignorer cette tendance, prévient Ayming. Elles doivent mettre le paquet sur la prévention… sachant que plus un salarié est absent, plus il risque de se réabsenter. L’an dernier, près d’un salarié sur deux revenant d’un arrêt de plus de trois mois s’est de nouveau arrêté en raison, dit l’étude, d’une mauvaise réintégration. Le retour au travail après un arrêt de longue durée est donc un moment crucial.