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Céline Géraud, édité par Solène Leroux , modifié à
Le groupe Orpea aurait cumulé les entorses au droit du travail en multipliant de manière irrégulière des contrats à durée déterminée pour remplacer des aides soignantes salariées en CDI, très souvent fictifs. Europe 1 vous dévoile ce mardi un système bien rôdé qui se serait généralisé dans beaucoup d’établissements.
ENQUÊTE

Chez Orpea, un scandale en cache un autre. Après les plaintes pour maltraitance, celles des aides soignantes se multiplient à l’encontre du groupe. Europe 1 vous dévoile ce mardi un système de CDI fictifs, de recours abusif aux CDD qui se serait généralisé dans de nombreux établissements. Le groupe Orpea aurait cumulé les entorses au droit du travail en multipliant de manière irrégulière des contrats à durée déterminée pour remplacer des aides soignantes salariées en CDI, très souvent fictifs. "La plupart du temps, le salarié est soit absent, soit n'existe pas", affirme Léa Talrich avocate au barreau de Marseille, qui défend des dizaines d'employés d'Orpea.

"On s'est quand même retrouvé avec des noms de membres de la famille de directeur d'EHPAD qui n'ont jamais été salariés d'Orpea", détaille-t-elle. Parfois, le salarié absent est "remplacé par plusieurs CDD en même temps : c'est-à-dire qu'il y avait cinq salariés en CDD qui remplaçait toute la même personne pour son absence, au même moment". 

Des subventions pour des salaires non versés

Dans quel but certains EHPAD Orpea ont-ils organisé ce système ? À la fois pour gérer des effectifs au plus serré, avec des vacataires corvéables à merci en fonction du taux d'occupation des chambres, mais aussi pour dégager des marges sur les subventions de la Sécurité sociale qui financent en intégralité le personnel soignant des EHPAD. Une fraude bien organisée d'après Léa Talrich : "Ils ont des subventions pour des postes d'aides soignantes par exemple, et en réalité, ils embauchent en remplacement des ASH pour des fonctions d'agent de service hôtelier moins bien payés." "Ils perçoivent des subventions pour un salaire qui, en réalité, n'est pas versé", détaille-t-elle.

Tous ces éléments sont désormais en cours d'étude par la mission d'enquête menée par le ministère des Solidarités et de la Santé. Le premier retour de cette dernière est prévu le 14 mars.