La campagne de vaccination contre le Covid-19 va entrer dans une nouvelle phase en France à partir de lundi avec les premières vaccinations des personnes présentant des pathologies à haut risque et des individus âgés de plus de 75 ans. Médecin généticien et président de la Ligue nationale contre le cancer, Axel Kahn s'est dit dimanche sur Europe 1 "extrêmement satisfait" que le gouvernement ait annoncé "que 100.000 de ces personnes malades de cancers pourront se faire vacciner en priorité". Mais le spécialiste prévoit "que l'on va connaître dans les jours qui viennent beaucoup de désorganisation et beaucoup d’attente, d’anxiété, voire de frustration".
"Il y aura des difficultés, des embouteillages au niveau des standards"
Au total, six millions de Français seraient concernés par cette nouvelle étape de la campagne de vaccination, dont 800.000 souffrant des pathologies lourdes listées par les autorités. "Cette phase de la vaccination des personnes fragiles débute demain matin. Il y a[ura] des difficultés, des embouteillages au niveau des standards", insiste Axel Kahn. "On essaiera de tout mettre en œuvre pour aider les personnes fragilisées par un traitement contre le cancer a accéder mieux" à la vaccination.
Dans ce contexte, le président de la Ligue nationale contre le cancer souligne l’importance de l’accompagnement de ces patients fragilisés par les médecins. "La Covid est vraiment une inquiétude pour tous les malades atteints de cancer", indique-t-il, tout en rappelant que "certaines personnes atteintes d’un cancer sont beaucoup plus fragiles". Autre source d'inquiétude pour ces personnes selon Axel Kahn : le fait que "la pression sur les services sanitaires" aient "amené les médecins et services à se détourner des consultations, diagnostics et opérations et que on le sait qu'il y aura des milliers de morts supplémentaires par cancer du fait de la Covid".
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Quant à l'éventualité de la mise en place d'un passeport vaccinal pour voyager à l'étranger ou retourner dans les lieux culturels par exemple, Axel Kahn trouve cette possibilité "extrêmement injuste" tant que "toutes les personnes qui veulent se faire vacciner n’ont pas pu se faire vacciner". Pour lui, cela "les discriminerait de manière extrêmement grave". "Une telle mesure ne tiendrait pas le choc d’une saisine du Conseil d’État ou du Conseil constitutionnel", estime-t-il en guise de conclusion.