Raoult Coronavirus 2:00
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Nathalie Chevance, à Marseille, édité par
Le professeur Didier Raoult a été accusé par un confrère d'avoir administré de l'hydroxychloroquine à des patients du coronavirus qui ignoraient le contenu de ce traitement. Il s'explique sur Europe 1, mercredi soir.  

Le professeur Didier Raoult a-t-il enfreint la loi ? Selon une information du Canard enchaîné, le parquet de Marseille a reçu un signalement remettant en cause le cadre légal de ses recherches. Contre le coronavirus, le célèbre infectiologue aurait administré de l'hydroxychloroquine sans le consentement de ses patients. Mercredi après-midi, depuis l'IHU de Marseille qu'il dirige, il a tenu à répondre à ces accusations au micro d'Europe 1.

Mais sur quoi porte précisément cette affaire ? Un signalement est parvenu le 3 avril à la procureur de Marseille : il s'agit d'une accusation d’un professionnel de santé dont on ne connait pas l’identité et qui affirme que deux études cliniques publiées par l'IHU en pleine épidémie n’ont pas respecté le cadre légal. Autrement dit, de l’hydroxychloroquine aurait été prescrite à des malades sans qu'ils le sachent. Leur consentement libre et éclairé n'aurait pas été recueilli, ce qui peut constituer une infraction pénale.

"Laisser faire le temps de la justice"

Le professeur Raoult a-t-il quelques chose à se reprocher ? "On verra bien, il faut laisser faire le temps de la justice", estime l'infectiologue. "Après, la question est de savoir s'il faut faire de la recherche ou soigner les malades. Moi, j'ai dit qu'il fallait les soigner, que ce n'était plus le temps de la recherche."

Quant à la question du consentement, les patients savaient "bien sûr" qu'on leur administrait de l'hydroxychloroquine. "J'essaie de faire les choses selon ma conscience. Le reste, je m'en fiche", balaie encore Didier Raoult. "J'ai les portraits de ma famille, ils me regardent avec l'air mauvais si je fais une bêtise. C'est plus ça qui m'intéresse."

Le parquet de Marseille s’est tout de même rapproché de l'Agence nationale de sécurité du médicament pour évaluer les faits reprochés à l'infectiologue. Mais, à ce stade, aucune décision n’a été prise, sur une enquête préliminaire ou un classement sans suite.