A l'IHU de Marseille, dirigé par Didier Raoult, des milliers de tests de dépistage ont été pratiqués. 3: 0:13
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Laetitia Drevet
Dans une vidéo postée mardi sur son compte Twitter, le professeur Didier Raoult a estimé que l'épidémie était en train de "disparaître" à Marseille. Membre de l'académie de médecine et chef de la virologie à l'hôpital Necker, le docteur Patrick Berche se dit "sceptique" au micro d'Europe 1. 

"L'épidémie est en train de disparaître de Marseille." Dans une vidéo postée mardi sur son compte Twitter, le professeur Didier Raoult, vivement critiqué pour ses études sur le traitement du Covid-19, a annoncé la fin prochaine de l'épidémie de coronavirus dans la cité phocéenne. Membre de l'académie de médecine et chef de la virologie à l'hôpital Necker, le docteur Patrick Berche en doute. "Je reste sceptique sur l’idée que l’épidémie va s’arrêter tout de suite", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

"La saisonnalité d'un virus est liée à l'immunité de groupe"

"Il faut rester vigilant. Aujourd’hui nous n’avons que 10% environ de la population qui a été en contact avec le virus, et qui est donc censé être immunisé", explique-t-il. Alors que le professeur Didier Raoult estime que la saisonnalité devrait encore freiner, voire venir à bout du virus, Patrick Berche est là aussi dubitatif.

"La grippe espagnole, par exemple, est apparue en mars 1918, et a progressé tout l'été, sans saisonnalité. La saisonnalité d'un virus est liée à l'immunité de groupe. La grippe espagnole comme le coronavirus sont des virus nouveaux", compare Patrick Berche. 

"Etablir scientifiquement l'efficacité de la chloroquine"

Interrogé à son sujet mercredi, le président de la République a qualifié Didier Raoult de "grand scientifique", estimant qu'il fallait que la bi-thérapie concoctée par ce spécialiste des maladies infectieuses "soit testée". "Si un médecin veut l'utiliser, avec toute les précautions nécessaires contre les accidents cardiaques, pourquoi pas. Mais il n'y a pas de preuve que cela marche", dit Patrick Berche. Pour l'instant, les résultats de la chloroquine contre le coronavirus sont "empiriques", souligne-t-il. "Il faut établir scientifiquement son efficacité."