Les candidats sont notamment attirés par la sécurité de l'emploi. (Photo d'illustration) 1:12
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Aude Leroy, édité par Ugo Pascolo
La "Grande muette" ne connaît pas la crise. Depuis la fin du confinement, l'armée de terre constate même un pic important de candidatures par rapport à l'an dernier. Une popularité auprès de potentielles futures recrues à la recherche de la sécurité de l'emploi, sur fond de crise économique à venir. 
REPORTAGE

C'est un effet inattendu de la crise du coronavirus. Depuis le déconfinement, l'armée de terre a constaté un pic de candidatures de +150% par rapport à juin 2019. Un regain de popularité auprès des Français volontaires qui ne se tarit pas, même en plein mois de juillet. C'est notamment le cas au centre de recrutement de Vincennes, dans la région parisienne, qui reçoit 50 appels par jour de candidats, en plus des demandes via mails. 

1.500 dossiers ouverts

Et de la prise de contact à l'entretien, les choses ne traînent pas. Comme ce matin où un candidat lève-tôt a envoyé un courriel à "7h32", raconte au micro d'Europe 1 le caporal-chef Abdel. "Je l'ai appelé à 10 heures pour le faire venir à un rendez-vous à 14 heures." En moins de sept heures, le jeune homme aura donc été renseigné pour arriver à devenir pompier de Paris. Quelque 1.500 dossiers ont ainsi été ouverts depuis le confinement, période semble-t-il propice à la réflexion pour les potentielles futures recrues. 

La sécurité de l'emploi mise en avant

Tandis que la rentrée s'annonce économiquement difficile, la sécurité de l'emploi qu'offre l'armée est aussi "une base primordiale dans le rechercher d'emploi de nos jeunes", pointe par ailleurs le sous-lieutenant Hamimi. C'est le cas d'Ibrahim, qui malgré un BTS en poche se retrouve sans travail. Alors un passage sous les drapeaux ne peut pas faire de mal, explique-t-il. "À la sortie de l'école, on ne voulait pas me prendre [dans une entreprise] par manque d'expérience, donc si je fais l'armée, j'apprends, et je n'ai pas besoin de chercher directement à travailler."

Mais ce nouvel élan ne suffit pas pour la "Grande muette", qui prévoit que 2.000 de ses 14.500 postes disponibles d'ici fin 2020 ne seront pas pourvus. Une première depuis 1996, et la professionnalisation de l'armée.