C’était l'une mesure phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron : le dédoublement des classes de CP et de CE1 en zone d’éducation prioritaire (ZEP). 1:33
  • Copié
Louise Sallé, édité par Laura Laplaud
C'était l'une des missions du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, des classes dédoublées dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP), pour gommer les inégalités. La mesure sera d'ailleurs étendue en 2024 à toutes les classes de Grande section situées en ZEP. Cinq ans après, le bilan se révèle être en demi-teinte.

C’était l'une mesure phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron : le dédoublement des classes de CP et de CE1 en zone d’éducation prioritaire (ZEP), dans la limite de 12 élèves par classe. C’est d’ailleurs une réforme renforcée puisqu’elle sera étendue à l’ensemble des classes de Grande section pour ces mêmes établissements, à la rentrée 2024. Mais qu’en est-il, cinq ans plus tard, des conséquences de ce dispositif en CP et CE1 ?

Un résultat en demi-teinte

Le résultat se révèle être en demi-teinte, dans les 10.800 classes concernées et pour les 300.000 élèves visés. Pour le côté positif, il y a moins d’élèves et c'est donc plus de temps pour chaque enfant. Laura*, enseignante de 31 ans, garde un très bon souvenir de son remplacement en CP à Paris en 2021 : "Au niveau du temps de lecture, il est important que les élèves puissent lire chaque jour et l'effectif dédoublé permet d'offrir à chacun un temps plus long. La classe est aussi plus silencieuse", raconte-t-elle.

Une mesure à 500 millions d'euros

Sur le niveau scolaire, il y a aussi du mieux mais les résultats sont un peu décevants au vu du coût de la mesure : 500 millions d’euros. Cinq ans après, les CP-CE1 en grande difficulté en maths et français en zone d’éducation prioritaire sont passés de 40% à environ 30%.

La faute, peut-être, à un manque de place et de profs. Camille est professeure des écoles à Vénissieux, près de Lyon : "On n'a pas le nombre de salles qui correspond au nombre de classes dédoublées. Sur mon école, il y a quatre classes qui fonctionnent à 24-26 avec deux enseignants dans la même classe."

"On a enlevé des moyens aussi pour dédoubler les classes. L'inspecteur de l'académie du Rhône a des consignes du ministère qui lui disent de dédoubler. Ça lui coûte tant de postes et les autres classes sont plus chargées à 25, 26, 28 élèves", explique-t-elle. Certains enseignants auraient préféré que l’ensemble des classes soit limité à 18 élèves, plutôt qu’un déséquilibre général des effectifs.  

*Le prénom a été modifié