Le dispositif prévoit un maximum de 12 élèves par classe. 1:30
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avec AFP , modifié à
Une première évaluation du dédoublement des classes de CP, portée sur 15.000 élèves, montre que 8% d'entre eux sont sortis de l'état de "très grand difficulté" en français et 12% en mathématiques. 

Le dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés, vanté par le gouvernement comme une mesure de "justice sociale" et globalement bien reçu par les enseignants, livre des résultats "encourageants", selon une première évaluation du ministère rendue mercredi. Cette mesure-phare du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, et promesse de campagne d'Emmanuel Macron, consiste à baisser à une douzaine d'élèves au maximum les effectifs des classes de CP et de CE1 dans ces quartiers, pour permettre un enseignement plus progressif et personnalisé.

Elle a d'abord concerné, à la rentrée 2017, 2.200 classes de CP de quartiers très défavorisés (dits REP+), avant d'être étendue en septembre à 3.200 classes de CP de quartiers défavorisés (REP) et 1.500 classes de CE1 en REP+. A la rentrée prochaine, elle touchera tous les CE1 de REP+ et de REP et bénéficiera ainsi à 300.000 élèves, soit 20% d'une classe d'âge.

Baisse des difficultés en français et en mathématiques. L'évaluation du dispositif par la DEPP, l'agence des statistiques du ministère, montre un "effet statistiquement très significatif". La DEPP a comparé deux groupes d'élèves (15.000 au total, dans 408 écoles) : l'un rassemblant des élèves de REP+ dans des classes ayant été dédoublées, l'autre des élèves aux profils sociaux proches de ceux de REP+ mais n'ayant pas bénéficié de la mesure.

Il ressort de cette étude que le dispositif a permis une "baisse de la proportion d'élèves en très grande difficulté de 7,8% pour le français et de 12,5% en mathématiques". Ainsi, au terme de la première année, "sur les 24.000 élèves en très grande difficulté, il y a 2.000 élèves de moins en très grande difficulté en français et 3.000 élèves de moins en très grande difficulté en mathématiques". "Ces résultats sont très encourageants pour une première année et pour une politique menée à si grande échelle", a commenté Fabienne Rosenwald, la directrice de la DEPP.

Une meilleure pédagogie des professeurs. Si la mesure a un impact sur les compétences des élèves, elle influe aussi sur le climat des classes. "98% des professeurs disent qu'ils ont pu beaucoup mieux évaluer les difficultés des élèves et donc les aider à progresser", s'est félicité le ministre Jean-Michel Blanquer. Les enseignants voient en effet d'un bon œil l'opportunité d'enseigner en effectifs réduits. Ils ont pu par ailleurs bénéficier de formations spécifiques et ont été particulièrement accompagnés. Pour être pleinement efficace, le dédoublement des classes doit s'accompagner d'une "transformation en profondeur des pratiques pédagogiques", insiste en effet l'enquête de la DEPP. Reste à savoir si les effets bénéfiques se poursuivront sur le long terme.