Emmanue Macron avait annoncé une limite de 30 personnes dans les lieux de culte. 1:10
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avec Virginie Riva , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé mardi soir une limite de 30 personnes pendant les cultes pour enrayer la propagation du coronavirus, la Conférence des évêques de France assure mercredi avoir obtenu un potentiel assouplissement. Sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal promet de la clarté. 
DÉCRYPTAGE

L'exercice des cultes sera de nouveau possible à partir de samedi "dans la stricte limite de trente personnes". C'est en tout cas ce qu'avait annoncé Emmanuel Macron mardi soir, lors de son allocution consacrée aux futures mesures destinées à enrayer la propagation du coronavirus. Mais face à la grogne des acteurs du culte, l'exécutif semble déjà être revenu sur cette mesure taxée "d'incohérence".

"30 personnes maximum, c'est à la fois irrespectueux et incohérent. [...] Vous voyez bien que 30 personnes dans une immense église ou une grande cathédrale, c'est ridicule, alors même que 30 personnes dans une toute petite chapelle, c'est beaucoup trop", avait par exemple critiqué sur notre antenne Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, selon qui cette annonce ne correspond pas à la teneur des négociations entre les acteurs du culte et le gouvernement.

"Les catholiques n'ont pas été entendus", avait également déploré la Conférence des évêques de France (CEF), mardi soir sur Twitter. Mais mercredi matin, la même CEF assure avoir obtenu gain de cause. "Nouvel échange [avec] le président de la République hier soir. Il ressort qu’une jauge réaliste, tout en restant stricte, sera définie d’ici jeudi matin pour une mise en application en deux étapes", a twitté le compte officiel de la Conférence.

"Nous sommes heureux que le président Macron ait pu entendre notre déception"

"Le président de la République a appelé dans la soirée le président de la Conférence des évêques, ce qui permet aujourd'hui de pouvoir envisager sereinement la reprise des cultes avec une jauge encore à préciser", a pour sa part indiqué Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, mercredi midi au micro d'Europe 1.

"Nous sommes heureux que le président Macron ait pu entendre notre déception et notre étonnement. Cette question de 30, nous ne l'avions jamais évoquée auparavant puisque dans nos protocoles, nous avions proposé l'accueil des fidèles avec quatre mètres carrés pour chacun d'entre eux et de réduire la capacité d'accueil au tiers de la capacité habituelle", a-t-il poursuivi. "Nous attendons un rendez vous avec le premier ministre et le ministre de l'Intérieur d'ici la prise de parole" de Jean Castex jeudi, a-t-il encore indiqué. 

Gabriel Attal promet de la clarté 

Mercredi matin sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a pour sa part promis de la clarté. Et "le fait d'avoir une jauge pour tout le monde, c'est clair", a-t-il assuré, tout en rappelant les enjeux. "Il faut continuer à protéger la santé des Français. On a entendu les demandes des fidèles de pouvoir à nouveau se réunir pour des offices. [...] Dans le même temps, on a vu aussi dans cette épidémie un certain nombre d'exemples où des cérémonies religieuses avaient pu donner lieu à des contaminations", a-t-il développé.

Doit-on s'attendre à la mise en place d'une jauge par mètre carré, comme pour les magasins ? Le porte-parole du gouvernement botte en touche. "On ne va pas envoyer des gens pour mesurer les mètres carrés dans une église. [...] Je ne compare pas un grand magasin à une église. La réalité, c'est qu'on veut assouplir [...] mais je pense qu'il faut des règles claires", a-t-il éludé.