Orthez, hopital 1:22
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Stéphane Place, édité par Antoine Cuny-Le Callet
Un procès très attendu s'ouvre jeudi devant le tribunal correctionnel de Pau. Une anesthésiste belge est poursuivie pour avoir causé la mort d'une femme en 2014 lors de son accouchement par césarienne à la maternité d'Orthez dans les Pyrénées-Atlantiques. L'addiction à l'alcool de ce médecin sera au centre des débats lors de ces deux jours d'audience pour homicide involontaire.

Six ans après le drame de la maternité d’Orthez, le procès de l'anesthésiste s’ouvre ce jeudi. Cette femme belge de 51 ans est accusée d’être responsable de la mort d'une patiente lors de son accouchement par césarienne, se présentant ivre au bloc opératoire. La famille de la victime réclame justice : "Je n’accepte pas. Mon neveu n’a plus sa maman, c’est pour ça que c’est important d’aller au procès", déclare au micro d’Europe 1 la sœur de Xynthia Hawk, morte à 28 ans pendant son accouchement.

Le récit du médecin anesthésiste fait froid dans le dos. Elle mélangeait de la vodka à de l’eau dès le début de la journée "pour cesser de trembler". Devant les enquêteurs, elle a reconnu être "incapable d’aller au bloc sans avoir bu". Le 26 septembre 2014, lors de la césarienne, la praticienne, ivre, multiplie les erreurs, intubant les voies digestives au lieu des voies respiratoires.

"Je veux qu'elle ne pratique plus la médecine"

L’enfant est sauvé mais sa maman ne se remettra pas de cette opération. La sœur de la victime dénonce l'attitude de l’anesthésiste : "Elle était déjà allée en cure, obligatoirement mais aussi de son propre chef, en Belgique. Donc elle savait qu’elle était alcoolique. Elle a eu l’égoïsme de dire 'je vais quand même travailler'. Je veux qu’elle aille en prison et qu’elle ne pratique plus la médecine."

Tout au long de l'enquête, elle a minimisé sa responsabilité, en se défaussant sur l'équipe du bloc, et en invoquant un dysfonctionnement du respirateur. Elle soutenait qu'elle était à "70% de ses capacités", mais "pas ivre". Lors de sa garde à vue, elle présentait 2,38 g d'alcool dans le sang.  La famille attend une condamnation pour pouvoir répondre aux questions que posera le petit garçon, aujourd’hui âgé de 6 ans. Pour cet homicide involontaire, l'anesthésiste risque trois ans d'emprisonnement. Le procès se termine vendredi.