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Dans le village de Graulhet, dans le Tarn, un élu socialiste recadré pour des manquements à la laïcité et des soupçons d’entrisme islamiste

Charles Luylier (Correspondant d'Europe 1 en Occitanie) - Mis à jour le . 1 min
Des interpellations avaient eu lieu dans la ville de Graulhet après le démantèlement par les services antiterroristes d'une filière djihadiste.
Des interpellations avaient eu lieu dans la ville de Graulhet après le démantèlement par les services antiterroristes d'une filière djihadiste. AFP / © PASCAL PAVANI / AFP

Une crise subsiste dans le Conseil municipal de cette commune de 13.000 habitants. Un signalement a été émis par les services de l'État pour des soupçons de radicalisation, dénonçant un "entrisme communautaire" ou des "entraves à la laïcité". Alors que la situation avait été mise sous le tapis, les langues commencent à se délier dans la ville.

Dans la commune de Graulhet, rares sont ceux qui acceptent de parler. La polémique est encore vive autour d'un adjoint au maire de la commune, un élu socialiste, soupçonné de radicalisation. Au moins un signalement a été émis par les services de l'État et plusieurs autres par des membres de la municipalité.

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L'un d'eux, Benjamin Verdeil, directeur du cabinet du maire jusqu'en 2023, dit avoir plusieurs fois averti cet élu.

Un interventionnisme communautaire

"On a pu parfois le rappeler à l'ordre lorsqu'il célébrait des mariages. Dans la salle de la République, il y avait une règle : chaque personne, si elle décide de porter tel ou tel signe religieux, doit ne pas les avoir sur la tête dans la maison de la République. C'est l'un des rappels qui avait été fait. Et puis, sur les réseaux sociaux, cet élu s'est quelquefois mis en scène en floutant les visages des femmes", raconte-t-il.

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À cela s'ajoute un interventionnisme communautaire de cet élu socialiste dans le fonctionnement de l'état-civil, un service compétent en matière de regroupement familial. C'est ce qu'on peut lire dans un mail des services municipaux envoyé en 2023 et depuis rendu public.

Un signalement dès 2019

Mais cela fait bien plus longtemps que les services de l'État l'ont dans le viseur, assure Julien Bacou, conseille municipal RN d'opposition. "J'avais déjà été contacté, dès 2019, par les Renseignements généraux. Déjà à l'époque, ils m'avaient signalé une éventuelle radicalisation. Donc, j'avais quelques doutes", soutient-il.

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Des signalements qui pourraient aller bien au-delà du simple cadre politique. Car l'élu est aussi professeur dans un lycée de la commune.

La ville de Graulhet avait déjà fait l'actualité après des arrestations menées par le service antiterroriste pour le démantèlement d'une cellule djihadiste.