Corse Coronavirus 5:15
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Invité d'Europe 1 vendredi midi, le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a défendu le principe de tests à l'entrée sur l'île, à partir du 23 juin. "Cela s'inscrit dans la construction d'une offre touristique attractive et sécurisée sur le plan sanitaire", avance-t-il.
INTERVIEW

C'est l'une des destinations les plus touristiques de France, qui pâtit depuis maintenant deux mois d'une activité réduite à peau de chagrin en raison du coronavirus : alors que le déconfinement s'amorce dans tout le pays, la Corse prépare quant à elle l'été "pour sauver ce qui peut l'être de la saison", veut croire Gilles Simeoni. Sur Europe 1, vendredi midi, le président du Conseil exécutif de Corse a défendu des tests imposés à tous les arrivants sur l'île de Beauté à partir du 23 juin prochain.

Cette politique de tests préventifs à l'arrivée en Corse cet été "s'inscrit dans la construction d'une offre touristique attractive et sécurisée sur le plan sanitaire", assure Gilles Simeoni, selon qui "l'équation est différente en Corse par rapport à d'autres régions très touristiques" comme la Côte d'Azur, le littoral aquitain ou la Bretagne.

Trois raisons à cela : "On a un besoin impératif du tourisme, qui représente 30% du PIB contre 7% pour l'ensemble français, nous sommes une île et il y a des flux de populations en Corse, l'été, qui n'ont rien à voir en proportion avec ce qui se passe ailleurs sur le continent : il y a 310.000 personnes qui résident en Corse, alors qu'il y a entre 1,5 et 1,7 million de personnes sur l'île pour les deux mois de juillet et août."

Double impératif

Les autorités corses sont aujourd'hui confrontées à un double défi, alors que 67 personnes sont mortes sur l'île depuis début mars : "Si on ne prend aucune précaution, on risque de se retrouver dans une situation sanitaire ingérable, et de l'autre côté on veut à tout prix accueillir des touristes cet été", souligne Gilles Simeoni.

Au micro de Pierre de Vilno et Raphaëlle Duchemin, le président du Conseil exécutif de Corse a présenté la méthode qu'il comptait appliquer pour créer un "choc de confiance" : "Ça commence par le transport aérien et maritime, avec des mesures comme les gestes barrières, les masques, une sécurisation totale", détaille-t-il. "Les professionnels du tourisme ont vocation à s'engager dans une démarche de certification pour que les gens sachent que lorsqu'ils arrivent en Corse, ils vont passer des vacances tranquilles. (…) L'idée est aussi que ce qu'on propose se fasse dans un contexte sécurisant."

"Quarantaine agréable"

Un contexte sécurisant, mais des mesures contraignantes : "Des gens nous disent que s'ils font un test positif, ils devront annuler leurs vacances. C'est la règle de principe ! Si on a des symptômes, on doit se tester et si on est positif, on doit se confiner", rappelle Gilles Simeoni. "L'idée est de faire un test, sachant qu'il y aura des faux négatifs, avec des gens qui vont peut-être être contaminés et contaminants. S'ils ont des symptômes en Corse, ils vont être testés. Et s'ils sont positifs, on a prévu avec les professionnels de mettre à leur disposition des offres touristiques équivalentes à celles qu'ils auront commandées", comme des chambres d'hôtels, "où ils pourront rester confinés et passer le reste de leurs vacances", pour une "quarantaine agréable".