Covid-19 : la dose de rappel est-elle encore utile ? La réponse d'Olivier Véran

Olivier Véran
On ne va pas "maintenir des mesures, juste pour pousser les gens à se faire vacciner. Ce n'est pas notre état d'esprit.", assure Véran © SANDRINE MARTY / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Frédéric Michel, Ugo Pascolo avec AFP
Au cours d'une visite à Nice, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a donné sa réponse aux Français qui remettent en question l'utilité de la dose de rappel, alors que la fin du pass vaccinal est en passe d'être actée. Au micro d'Europe 1, il a également livré sa philosophie sur la fin des restrictions. 

Des signaux encourageants vers un retour à "la vie d'avant". Avec la baisse des indices épidémiques, et le début d'une levée des restrictions par étapes, les déclarations laissant espérer la fin de ces dernières ont tendance à se multiplier. La dernière en date n'est autre que celle de Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique qui estime que nous sommes désormais "au début d'une nouvelle ère" marquée par une "circulation contrôlée du virus" du Covid-19. Une amélioration de la situation qui fait remettre en question à certains l'utilité de la dose de rappel.  

On ne va pas "maintenir des mesures, juste pour pousser les gens à se faire vacciner"

"Est-ce qu'on doit forcer tous les Français à porter un masque en toutes circonstances parce que sans doute moins de deux millions n'ont pas fait leur rappel ? Je ne crois pas", leur répond au micro d'Europe 1 Olivier Véran. En visite dans un hôpital de Nice, le ministre de la Santé poursuit : "Hier, [le 16 février, au lendemain de la désactivation de nombreux pass vaccinaux pour les retardataires, ndlr] nous avons enregistré 25% de rendez-vous supplémentaires, ce qui montre que le message a été entendu."

Pour ce dernier, "nous avons un niveau de vaccination excellent dans notre pays", et si Olivier Véran avoue qu'il peut être meilleur et qu'il "le souhaite ardemment, on ne va pas 'maintenir des mesures, juste pour pousser les gens à se faire vacciner'. Ce n'est pas notre état d'esprit."

Par ailleurs, le ministre a rappelé que la levée des mesures sanitaires mi-mars concernant le port du masque et le pass vaccinal dépend de "deux critères indispensables", le nombre d'hospitalisations et le taux d'incidence du Covid-19. "Le choix de la mi-mars n'est pas un choix qui se fait au hasard, il repose sur le principe selon lequel plus aucun hôpital n'est obligé de déprogrammer des soins à cause du Covid, ce qui n'est pas encore le cas.

La croisée des chemins de la mi-mars

La levée des mesures "sous-entend que l'activité a repris un rythme de routine, et ça je l'ai estimé entre 1.000 et 2.000 patients Covid en réanimation, il serait inutile et excessif que je vous donne un chiffre à l'unité près." D'autre part, "il faut que le virus circule le moins possible. Or, le taux d'incidence se divise quasiment par deux chaque semaine, donc dans quatre semaines, s'il continue sur cette dynamique, on sera revenu à un taux extrêmement faible nous permettant de lever les dernières mesures sans prendre de risques de faire flamber l'épidémie", a-t-il ajouté. 

"Le dernier paramètre, c'est que nous avons fonctionné par paliers de 15 jours depuis plusieurs mois pour lever des mesures, c'est le temps nécessaire pour vérifier qu'il n'y a pas d'impact négatif de la levée des mesures de freinage", a aussi observé Olivier Véran.

"La mi-mars correspond à la croisée de ces trois paramètres : des hôpitaux en état de fonctionner normalement, un virus qui circule mais très faiblement, et suffisamment de recul par rapport au 28 février, date à laquelle on pourra enlever les masques là où il y a le pass, pour pouvoir ensuite supprimer le masque en intérieur, et supprimer le pass vaccinal avec la possibilité de le conserver dans certaines situations à risques", a résumé le ministre.