Une commune va perdre son unique cabinet médical car le médecin n'est pas vacciné contre le Covid-19 (Illustration). 1:21
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Jean-Luc Boujon, édité par Gauthier Delomez , modifié à
La commune de Saint-Barthélemy de Vats, dans le nord de la Drôme, va perdre son unique médecin à la fin de l'année car celui-ci refuse de se faire vacciner contre le Covid-19. Une situation qui laisse craindre un nouveau désert médical alors que le département est l'un des plus touchés de France par le virus.

Une désertification médicale que personne n'avait vu venir. Dans la Drôme, la commune paisible de Saint-Barthélemy de Vals, 1.900 habitants, va perdre son unique médecin le 31 décembre prochain. Celui-ci, qui s'était installé dans le village il y a seulement deux ans, va fermer son cabinet médical car n'étant pas vacciné et refusant l'injection, il ne peut plus exercer sa profession. Un casse-tête pour le maire et les habitants, alors que le département possède le taux d'incidence au Covid-19 le plus élevé de France.

"Je me suis fait une opinion prudente sur le vaccin", explique le médecin

Les habitants peuvent déjà lire l'inscription "Cabinet fermé", affichée depuis le 15 septembre sur la porte d'entrée. À partir du 1er janvier, la situation sera définitive. Le docteur Raphaël Naville va cesser son activité car il ne souhaite pas se faire vacciner. "Je ne suis pas anti-vax, mais petit à petit, je me suis fait une opinion plutôt prudente vis-à-vis de ce vaccin", explique-t-il au micro d'Europe 1. "J'ai eu des cas d'effets secondaires graves dans ma patientèle, qui sont directement imputables aux vaccins, notamment ceux de Pfizer", affirme-t-il.

"Pour moi, il y avait un risque important, et peut-être plus important que ce qu'on nous laisse entendre habituellement, donc j'ai arrêté", poursuit le médecin, qui regrette de devoir abandonner sa profession : "Pour moi, c'est un véritable arrachement, ça me déchire".

L'exaspération du maire et des habitants

Si le médecin vit mal cette situation, c'est également le cas pour un certain nombre de ses patients comme Jocelyne. "C'est quand même inadmissible de voir ça", déplore-t-elle, agacée par le retrait du docteur. "Il est en première ligne. Il faut être vacciné pour un médecin et je trouve que c'est logique", ajoute la villageoise, qui souligne la recrudescence du virus dans le département. La Drôme affiche effectivement le taux d'incidence de plus de 1.000 cas pour 100.000 habitants.

"À l'heure actuelle, ça monte encore. Le virus court. Je ne sais pas comment on va faire, ça va être un peu galère", se lamente Jocelyne. Le maire du village, Ludwig Montagne, a également du mal à encaisser le coup, pointant du doigt le désert médical qui est en train de se créer dans le nord du département. Il cherche donc en urgence un médecin pour exercer dans cette région, située à moins d'une heure de Lyon.