De nombreux territoires peinent à trouver des médecins. Photo d'illustration. 1:35
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Sandrine Prioul, édité par Antoine Terrel
54 députés vont déposer vendredi une proposition de loi pour lutter contre la désertification médicale. Ils proposent notamment d'obliger les jeunes médecins à exercer trois ans dans les zones sous-dotées. "Ce type de proposition suscite la complète adhésion des habitants", assure Thierry Benoit, élu UDI.
REPORTAGE

Ils alertent sur "une situation d'urgence". Ce vendredi, 54 députés vont déposer une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour mieux lutter contre la désertification médicale. Alors que de nombreux territoires sont privés de médecins, ces élus proposent notamment une mesure choc : obliger les nouveaux diplômés à exercer pendant trois ans dans une zone sous-dotée. 

"Une situation d'urgence"

"Quand on sait que pour former un médecin, il faut 10 ans, on doit être en mesure d'anticiper ces difficultés", s'agace Thierry Benoit, élu UDI dans le Pays de Fougères, qui est confronté de près au problème. Dans quatre mois, les deux gynécologues de sa circonscription, partis à la retraite, laisseront 30.000 femmes sur le carreau.

"Il y a une situation d'urgence et surtout, ce type de proposition suscite la complète adhésion des habitants", insiste le député, décrivant "une proposition de loi qui vise à réguler, à répartir et à plus de transparence sur les questions de zonage, sur le nombre de médecins formés". Et de conclure : "Ce sont des sujets qu'il faut qu'on s'approprie."

"Le problème est devant nous"

"Il faut des mesures plus efficaces que des aides à l'installation", tempêtent ces élus de terrain, à l'instar du député du Cantal Vincent Descoeur. "Le problème est devant nous, je crains qu'il s'amplifie dans les prochaines années", pointe-t-il. "Il faut aujourd'hui imaginer des dispositifs pour s'assurer des étudiants dans les territoires sous dotés qui ne sont pas que les territoires ruraux. C'est un problème national."

Et aux personnes opposées à leur démarche, ces élus répondent que cinq millions de Français n'ont pas de médecin traitant.