L'école à la maison a débuté mardi avec des bugs liés à des serveurs défaillants et des attaques informatiques. 1:31
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Virginie Riva, édité par Laetitia Drevet avec AFP , modifié à
L'école à la maison a débuté mardi avec des bugs apparemment liés à des serveurs défaillants et des attaques informatiques. Ces dysfonctionnements surviennent alors que l'enseignement à distance a été généralisé pour cette semaine, depuis la fermeture des établissements scolaires vendredi soir et jusqu'aux vacances de printemps.

Comme l'an dernier, l'école à la maison a débuté mardi avec des bugs apparemment liés à des serveurs défaillants et des attaques informatiques. Sur Twitter, dans la matinée, de nombreux messages faisaient état du même problème : "Et voilà, ça a planté à 9h02" ou encore "J'étais prête pour faire cours à distance mais ce n'était visiblement pas le cas de l'Education nationale". Ces défaillances ont été signalées sur les ENT (environnements numériques de travail) de six régions, en particulier en Île-de-France, Normandie et dans le Centre, ainsi que sur le site du Cned. La situation s'est améliorée au cours de la journée, mais les connexions sont restées très lentes. 

Blanquer blâme un incendie chez un opérateur privé…

Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, s'est empressé de fournir des explications à ces dysfonctionnements. "Les ENT dépendent des collectivités locales, qui dépendent d’un opérateurs privé qui a subi un incendie à Strasbourg il y a quelques semaines et n’a donc pas pu faire face à l’afflux de connexions ce matin", a-t-il expliqué lors d'un déplacement dans une école à Paris accueillant les enfants des personnels prioritaires.

Mises à disposition des régions et des départements, ces plateformes sont utilisées à l’échelle des établissements par les professeurs et les élèves. Impossible, sans elles, d'accéder aux cours à distance. 

"On a créé des groupes avec d’autres élèves de ma classe, on a discuté et décidé de laisser tomber. On s’est dit qu’on verrait demain", raconte Alexia, élève de Terminale, au micro d'Europe 1. Ces problèmes surviennent alors que l'enseignement à distance a été généralisé pour cette semaine depuis la fermeture des établissements scolaires vendredi soir et jusqu'aux vacances de printemps unifiées à partir du 12 avril. 

Mais l'opérateur privé désigné par Jean-Michel Blanquer, OVHcloud, a contredit le ministre. L'un de ses dirigeants, Michel Paulin, a affirmé sur Twitter qu'"OVHcloud n'est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d'éducation à distance", ajoutant que "l'incendie de Strasbourg n'a aucun lien avec ces derniers" et que "des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez OVHcloud !".

… et une attaque informatique venant de l'étranger

Concernant le dispositif du Cned (Centre national d'enseignement à distance) "ma classe à la maison", qui subit aussi des "perturbations", le ministre a évoqué une "très forte attaque informatique venue de l'étranger", sans toutefois donner d'origine géographique précise. Il a pointé du doigt des "actes de malveillance" rapidement résolus. "500.000 élèves et professeurs accédaient aux plateformes" à 10h et "150.000 classes virtuelles étaient actives", a-t-il souligné. Le ministre a précisé dans la soirée que l'ensemble des serveurs numériques étaient "rétablis", sans toutefois éliminer toutes les "lenteurs".

Le syndicat Sud Education s'est néanmoins agacé de ces perturbations et retards au démarrage dans un communiqué : "L'impossibilité d'utiliser les outils institutionnels aux premières heures de cette nouvelle période d'enseignement à distance risque d'aggraver encore le décrochage", a-t-il indiqué.