Les enfants sont de nouveau en école à la maison avec le nouveau reconfinement. 2:45
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Jimmy Mohamed , modifié à
Avec le reconfinement, vos enfants se retrouvent eux-aussi en "télétravail". Le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1, vous donne quelques conseils pour améliorer leur apprentissage : il vaut mieux les rendre actifs et ne pas les houspiller s'ils ont l'air de somnoler sur leur bureau. Explications.

Avec un reconfinement pour au moins quatre semaines, les enfants se retrouvent eux-aussi en "télétravail" pour quelques temps : alors quelles méthodes utiliser pour augmenter leurs performances ? Il vaut mieux les rendre actifs dans leur apprentissage, et leur laisser des pauses même s'ils ont l'air affalés sur leur bureau, explique le docteur Jimmy Mohamed, consultant santé d'Europe 1. Voici ses conseils très pratiques.

"Les écoles sont désormais fermées et débutent aujourd'hui les cours à distance pour tous. Il faut en cette période être indulgent, c'est difficile et on fait déjà son maximum. Une fois que ça ira mieux, on se rattrapera. Mais le processus de mémorisation est meilleur quand les enfants sont actifs et non passifs. 

Actifs et non passifs

L'exemple caricatural, c'est un enfant qui va être derrière son écran à distance avec Zoom et qui va rapidement s'ennuyer, car il n'a aucune interaction. L'information est descendante du professeur vers l'élève, il va s'ennuyer et rapidement décrocher. C'est ce que de nombreux étudiants ont pu décrire cette année, car il n'y a aucune motivation, sans parler du cours parfois soporifique.

Alors, comment rendre actif un enfant dans ses acquisitions ? Il n'y a pas de recette miracle. Mais voici un exemple tout simple : lorsqu'un enfant cherche à orthographier un mot, car il ne le connaît pas, le premier réflexe qu'il va avoir, c'est Google. Il va aller sur la barre de recherche et taper le mot, en étant très passif. On peut donc lui proposer de rechercher plutôt le terme dans un dictionnaire. Vous allez avoir un processus actif, avec un encodage de l'information, ce qui va la mettre en mémoire et la stocker sur le long terme.

Des "pauses-parking"

Du côté des rythmes, il faut essayer de faire des pauses régulières, même à la maison, car l'attention peut varier d'un enfant à l'autre. Certains vont pouvoir la maintenir durant de nombreuses heures, mais d'autres vont avoir besoin de ce qu'on appelle des 'pauses parking'. Ce sont des moments où la vigilance de l'enfant baisse et il se met dans une forme d'état de veille passif. Certaines zones du cerveau ralentissent alors, sans pour autant s'endormir. Ces pauses durent 10 à 20 minutes et c'est un très bon moyen pour le cerveau de se reposer, de récupérer de l'attention qu'il n'était plus en mesure d'assurer.

Or pour que cette pause soit efficace, le corps et la tête ont besoin d'un appui. C'est pourquoi l'enfant se laisse aller sur son bureau, la tête dans ses bras. Alors il faut le laisser faire ça ! En classe, on aura tendance à le disputer, car on pense que c'est un feignant. Mais ce qu'on oublie, c'est que cette position permet tout simplement de donner la parole à son corps : nous ne dormons pas car nous sommes déjà fatigués, mais car le corps appelle au repos pour éviter de se fatiguer."