Jean Castex n'a pas fermé la porte à un port obligatoire du masque sur les lieux de travail. (Photo d'illustration) 1:30
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Victor Dhollande, Élise Denjean, édité par Ugo Pascolo
Alors que la crainte d'une seconde vague épidémique grandit, le gouvernement ne ferme pas la porte à un éventuel port obligatoire du masque en entreprise. Une idée dont se félicitent certains infectiologues, qui pointent une transmission dans l'air du virus. Mais les salariés ne sont pas forcément ravis.

Faut-il rendre le port du masque obligatoire en entreprise ? C'est en tout cas l'une des pistes envisagées par le gouvernement pour éviter un regain de circulation du coronavirus. "Je le dis avec une forme de gravité : si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler", a prévenu mardi le Premier ministre Jean Castex lors d'un déplacement au CHU de Montpellier. Plusieurs infectiologues sont d'ailleurs favorables à la mesure, mais le chef du gouvernement a précisé que cette question devrait être discutée avec tous les partenaires sociaux. 

Des secteurs appliquent déjà la mesure

Si certains secteurs, comme la restauration, les transports ou l’industrie agro-alimentaire, ont d'ores et déjà pris les devants, les entreprises françaises n'obligeant pas leurs salariés à porter le masque sont largement majoritaires. Pourtant, on sait que le virus se transmet via des aérosols, dans l'air, à cause de "micro-particules qui sont en mesure de diffuser le coronavirus beaucoup plus loin [que le mètre de distance]", explique au micro d'Europe 1 Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses à l’hôpital parisien Saint-Louis. 

Un virus dangereux en milieu clos

"Et c'est cette capacité du Covid-19 à 's'aérosoliser' qui explique qu'il est dangereux en milieu clos : il est capable d'entraîner un nombre important d'infections, mêmes si les personnes sont à plus d'un mètre les unes des autres", poursuit la médecin. Concrètement, si vous êtes assis à votre poste de travail sans masque, et qu'un de vos collègues à quatre mètres de vous est contaminé, il pourra vous transmettre le virus, ce dernier pouvant rester dans l'air un certain temps. C’est d’ailleurs l’une des craintes des autorités sanitaires : que les cas de coronavirus se multiplient au moment où de très nombreux salariés vont bientôt rentrer de vacances.

"Autant être chez soi"

Mais l'idée de porter un masque du matin au soir, y compris au bureau, n'enchante pas forcément les salariés. C'est notamment le cas de Julien, qui a déjà prévu de privilégier le télétravail si la mesure passe. "Toute la journée au bureau honnêtement, derrière son ordinateur avec un masque… Autant être chez soi", explique-t-il au micro d'Europe 1. Mais pour ça, encore faut-il que le télétravail soit possible et autorisé.

Dans le doute, Sylvie, elle, s'est déjà faite une raison. "Ça me semble une bonne idée dans la mesure où il y a une inconnue concernant cette maladie donc, [...] je pense qu’on doit absolument se protéger et protéger les autres." Et même si cette mesure aura un coût, certains, à l'instar d'Adrien, sont prêts à "mettre des euros pour les masques" : "Le plus important, c'est la santé !"