Les mesures sanitaires n'étaient pas respectées à la fête de Matougues. 1:33
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Marion Gauthier édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le petit village de Matougues, au sud de Reims, a été le théâtre d'une grande fête non autorisée réunissant près de 1.000 personnes. Un rassemblement hors de contrôle qui fait craindre aux autorités sanitaires l'émergence d'un nouveau cluster dans la région Grand-Est. 

Matougues, 600 habitants, mais presque le double de fêtards dans la nuit de samedi à dimanche. Un rassemblement festif et non autorisé a en effet réuni plusieurs centaines de personnes de la communauté guyanaise dans un champ du village de Matougues, au bord de la Marne. L'ARS Grand Est et le département mènent une enquête sanitaire pour retrouver tous les participants, les musiciens, mais aussi les chauffeurs de taxis sollicités, pour les enjoindre à se faire dépister et à porter le masque systématiquement, après un tel risque de contamination au coronavirus

Un festival qui ne dit pas son nom

Le petit village de Matougues, proche de Châlons-en-Champagne, ne s'attendait pas à être envahi par des centaines de voitures, samedi soir. Le maire, Bruno Adnet, découvre qu'un rendez-vous a été donné sur une jachère de sa commune pour un anniversaire. Il aurait dû réunir 100 personnes, mais ce sont près de 1.000 qui répondent présent.

La mairie a été prise de court. "On a laissé faire, on a juste arrêté le flot de voitures qui continuait d'arriver, eux ont fait demi-tour. La musique a continué toute la nuit. On se croyait dans une discothèque en fait et puis toutes les personnes qui étaient dans la rues c'était la folie." Une enquête est en cours pour éclaircir les conditions d'organisation de ce festival qui ne dit pas son nom, avec entrée payante et plusieurs artistes venus assurer le spectacle.

Les participants dispersés partout en France

En cette période de crise sanitaire, Bruno Adnet dénonce un comportement irresponsable. "Tant de personnes, je n'avais jamais vu ça. Et ce qui est plus grave, pour moi, aujourd'hui, c'est au niveau du Covid parce que toute cette population n'avait pas de masque, pas de gants, pas de distanciation sociale, comme si de rien n'était. Par rapport à la pandémie qu'on vit aujourd’hui, je trouve ça un peu déplorable", peste l'élu. 

Depuis, les participants ont déserté Matougues : ils sont rentrés au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne, à Toulouse ou encore Dijon. Les fêtards étaient majoritairement des jeunes, de 20 à 40 ans. Le risque de transmission du virus serait donc "particulièrement élevé", souligne l'Agence régionale de Santé. L'apparition d'un cluster semble désormais inévitable.