Par peur de créer des clusters, certains Français refusent de se rendre aux mariages. 1:24
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Marine Protais, édité par Ugo Pascolo
Coronavirus oblige, de nombreux Français redoutent de se retrouver dans des espaces clos. Ils refusent donc de se rendre dans les mariages ou autres anniversaires pour éviter de se retrouver au milieu d'un possible cluster. Un choix que ne comprennent pas forcément leurs proches. 

Mariages, réunions de famille, pots de départ en retraite... toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête. Mais coronavirus oblige, les regroupements présentent un risque, et de nombreux Français redoutent de se retrouver dans des endroits confinés où les gestes barrières sont vite oubliés. C'est notamment le cas de Sophie, qui a convaincu à grand-peine son mari et sa fille de ne pas se rendre au mariage du fils de sa meilleure amie.

"Je passais pour un hygiéniste"

Prévu le week-end prochain, l'événement devait rassembler 200 personnes. "On pouvait faire partie d'un cluster et être ensuite en quarantaine", justifie-t-elle au micro d'Europe 1. Et si ses proches se sont montrés compréhensifs, ce n'est pas pas toujours le cas. Pour éviter de se faire possiblement contaminer et transmettre le coronavirus, Martin a renoncé à plusieurs baptêmes, mariages et anniversaires cet été. "Je passais pour un hygiéniste ou alors pour quelqu'un qui n'avait pas confiance en sa famille."

Des locations de salles interdites dans certaines communes

"On m'a dit que je pourrais faire un effort, mettre mes appréhensions de côté, que de toute façon il faut bien continuer à vivre...", raconte-t-il. Des réflexions de son entourage d'autant plus désagréables, qu'il a eu l'impression qu'on "essayait de [le] faire culpabiliser". Pourtant, cette peur de créer des clusters, certains élus municipaux la partagent et décident de ne plus accueillir de célébrations. À Maen Roch, en Ille-et-Vilaine, sur décision du maire il est désormais interdit de louer une salle communale. 

"On demande le port du masque dans les lieux fermés et maintenant dans certaines parties de la rue, avec des protocoles assez lourds. Ça me semblait incohérent d'autoriser des fêtes familiales, où on sait qu'on va très vite enlever le masque, on va très vite se rapprocher", explique au micro d'Europe 1 Thomas Janvier, l'édile. Mais ce choix n'est pas sans conséquence pour la commune, puisqu'elle a provoqué l'annulation de cinq mariages et anniversaires depuis début juillet. Soit un manque à gagner de 30.000 pour la ville.