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Antoine Terrel , modifié à
Invité lundi d'Europe 1, Lionel Castanier, vicaire de la Paroisse Saint Sauveur à Aix-en-Provence, mais aussi médecin dans une unité de gériatrie, explique faire en sorte que "chaque personne en fin de vie meure dans les bras d'un être humain".
INTERVIEW

Dans de nombreux Ehpad ou établissements gériatriques, des personnes âgées, les plus atteintes par l'épidémie de coronavirus, meurent loin de leur famille. Vicaire de la Paroisse Saint Sauveur à Aix-en-Provence, mais aussi médecin dans une clinique gériatrique, où il s'occupe notamment des soins palliatifs, Lionel Castanier oeuvre chaque jour pour que ses patients puissent tout de même être accompagnés dans leurs derniers instants. "Mon souhait est que chaque personne qui avance vers sa fin de vie puisse mourir dans les bras d'un être humain", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

"On assure les patients d'une présence humaine"

En raison de la situation sanitaire, la situation est "difficile", reconnaît Lionel Castanier. "Les patients hospitalisés chez nous approchent de leur fin de vie et la proximité de leurs proches est essentielle, car même en situation de coma ou d'altération de la conscience, ils peuvent entendre, reconnaître les voix." En l'absence des familles, "on essaye d'être proche d'eux du mieux qu'on peut, même si cela ne remplace pas les familles. On les assure de cette présence humaine", dit-il encore. 

Par ailleurs, le prêtre et ses équipes utilisent parfois des téléphones portables pour faire écouter aux patients les voix de leurs proches. Et dans l'unité de soins palliatifs, les chambres communiquant directement avec l'extérieur, les visites de proches ont en revanche pu être autorisées, "de façon très réglementée", et sans entrer dans les locaux.  

L'accompagnement de Lionel Castanier "ne remplace pas la famille, mais c'est un moyen d'apaisement", assure-t-il. Et pour les proches, après le décès, le prêtre propose, faute de funérailles, "un moment de prière et une bénédiction du corps". Et de conclure : "Je pense que quand les choses seront revenues à la normale, on célébrera des obsèques de façon plus traditionnelle, avec les familles rassemblées."