Les scénarios de dynamique de l'épidémie de Covid-19 de l'Institut Pasteur sont pessimistes. 1:23
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Anne Le Gall, édité par Jonathan Grelier , modifié à
L'Institut Pasteur a réalisé des modélisations de la courbe du taux de reproduction du coronavirus pour les prochaines semaines. Conclusion : même dans le scénario optimiste, la décrue de l'épidémie risque d'être bien moindre qu'au printemps. De quoi renforcer l'inquiétude des Français alors que les vacances de Noël approchent.

Le gouvernement va-t-il s'appuyer sur les projections de l'Institut Pasteur sur l'épidémie de Covid-19 ? Si oui, tout porte à croire que Noël sera bien différent des autres années en 2020. Car les scénarios élaborés par l'Institut Pasteur n'ont effectivement rien de réjouissant. Au contraire, ils sont pessimistes et inquiétants. Même dans le scénario le plus optimiste, l'objectif fixé à mi-décembre pour lever le confinement ne sera pas atteint.

Un taux de reproduction plus élevé qu'au printemps

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont tracé des courbes en faisant varier la valeur du R0, ce chiffre qui permet d'évaluer la dynamique de l'épidémie. Il s'agit du taux de reproduction du virus, c’est-à-dire du nombre de personnes qu'un malade du Covid-19 peut contaminer. Sans surprise, ce R0 est un peu plus élevé en ce moment que lors du premier confinement, en raison de la poursuite de plus nombreuses activités et de l'ouverture des écoles par exemple.

La décrue commencerait dans deux semaines, au mieux

Conséquence : la décrue commencerait dans deux semaines dans le scénario optimiste, le 18 novembre, mais avec toujours 1.000 admissions quotidiennes à l'hôpital le 15 décembre, bien au-dessus des 5.000 contaminations fixées par le président de la République Emmanuel Macron. Pire : dans le scénario le plus sombre, il n'y aurait toujours pas de réelle décrue début décembre. Le nombre de patients en réanimation dépasserait même le maximum atteint le 8 avril dernier. 

Bien sûr, ce ne sont que des modélisations, mais l'enseignement à tirer est qu'avec un confinement moins strict, la décrue ne sera pas la même qu'au printemps, rendant les gestes barrières et le télétravail d'autant plus nécessaires.