Emmanuel Blézès s'inquiète du poids de la dette sur l'avenir de la jeunesse. 2:44
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Antoine Terrel
Dans une tribune publiée dans Le Monde, trois jeunes diplômés alertent sur le poids des dépenses publiques occasionnées par l'épidémie de coronavirus sur l'avenir de la jeunesse. L'un des signataires, Emmanuel Blézès, a développé son analyse lundi sur Europe 1, s'inquiétant notamment de l'impact de la dette publique ainsi qu'écologique.
INTERVIEW

"S'il est bien des sacrifiés par cette crise dont on ne connaît pas encore tout à fait l'ampleur, ce sont les jeunes". Dans une tribune publiée samedi dans Le Monde, trois jeune diplômés, Emmanuel Blézès, Yama Darriet et Charles Mazé, alertent sur le poids que font peser les dépenses publiques occasionnées par l'épidémie de coronavirus sur l'avenir des jeunes, notamment en raison de l'augmentation de la dette publique. Invité lundi d'Europe 1, Emmanuel Blézès est revenu sur ce texte, et rappelé à quel point la jeunesse avait participé à l'effort collectif au plus fort de la crise sanitaire. "Les jeunes ont consenti des efforts énormes", assure-t-il, regrettant le traitement médiatique de ces derniers pendant l'été. 

Car au mois d'août, alors que la crainte d'un rebond de l'épidémie se faisait chaque jour plus pressant, plusieurs médias alertaient sur la responsabilité des adolescents et jeunes adultes dans la reprise de la circulation du virus, notamment lors de leurs soirées estivales. "Le péril jeune ?", avait ainsi interrogé en Une le journal Le Parisien. Cette une, explique Emmanuel Blézès, "semblait dire que les jeunes étaient insouciants et irresponsables". Or, ajoute-t-il, les jeunes ont accepté de renoncer à une partie de leur liberté pour se confiner, et ainsi protéger leurs aînés. "Il y a eu une forme de sacrifice dont on est fier", assure-t-il. "On s'est confiné pour nos parents, pour nos grands-parents, pour les personnes les plus fragiles. C'est quelque chose dont ma génération se souviendra et dont on est fier".

Pour le président du groupe de réflexion et de prospective Club 2030, "il ne faudrait pas non plus renverser la perspective. Les jeunes qui se rassemblent alors qu'ils ont passé six mois en étant déscolarisés, ont bien le droit de prendre un peu de temps pour eux". 

"Un poids potentiellement explosif sur les prochaines générations"

Mais la tribune publiée dans Le Monde s'inquiète aussi de l'avenir de cette jeunesse. Dénonçant "le mécanisme de transfert générationnel du poids de la dette contractée au cours de la crise", les auteurs l'affirment, fatalistes : "La génération confinement paiera pour les boomers". "Il y a un poids potentiellement explosif sur les prochaines générations", développe Emmanuel Blézès.  

"Il y a deux types de dette qu'on va devoir régler : la dette publique et la dette écologique", poursuit l'invité d'Europe 1. "Et lorsque vous mettez ces deux éléments ensemble, il peut y avoir dans notre génération le sentiment qu'on nous laisse un monde qui va être difficile, et qu'on va devoir affronter ces deux problèmes de front".