Frontière Allemagne Coronavirus 1:36
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Théo Maneval, édité par , modifié à
Les autorités suisses et allemandes ont affirmé qu'un accord avait été passé avec la France et l'Autriche pour une réouverture des frontières à la mi-juin. Du côté français, on se montre bien plus prudents sur cette levée des restrictions de circulation. 

Pourra-t-on à nouveau voyager librement en Europe à partir de la mi-juin ? La Commission européenne a poussé, mercredi, pour une réouverture "concertée" des frontières, afin de relancer le tourisme. Les autorités allemandes et suisses affirment qu'elles ont passé un accord avec l'Autriche et la France pour une réouverture totale des frontières entre ces quatre pays au 15 juin, si la situation sanitaire s'est améliorée d'ici là.

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L’information a fait les gros titres des médias suisses et allemands mercredi soir. "La Suisse va rouvrir ses frontières aux touristes avec la France", expliquaient d'ailleurs les médias helvètes. Il y a bien un accord, annoncé par l'exécutif suisse comme par le Ministère allemand de l'Intérieur. "Sous réserve", évidemment, "que la situation sanitaire le permette".

"Le 15 juin, pas une date contractuelle"

Mais ni le Quai d'Orsay, ni la place Beauvau côté français n'ont fait un tel communiqué. Christophe Castaner s’est borné, dans un communiqué commun avec son homologue allemand, à évoquer "l'ouverture progressive des points de passage à la frontière" d’ici au 15 juin pour "les parents séparés, l'exercice du droit de garde, de visite ou d'hébergement d'un enfant ou la poursuite de la scolarité, ainsi que la visite à un parent dans un Ehpad ou à un enfant dans une institution spécialisée".

Concernant cette réouverture totale des frontières, "le 15 juin n'est pas une date contractuelle", explique un conseiller ministériel, selon qui "ce n'est qu'un objectif". Clairement, les autorités françaises ne veulent pas donner de signaux trop optimistes, alors que le déconfinement débute tout juste et que des rassemblements de population ont déjà dû être dispersés à Paris. La crainte d'une deuxième vague via l'afflux de touristes est une hantise, au Quai d'Orsay.

"On ne sait pas, surtout, si l'épidémie aura assez reflué d'ici là, chez nous comme chez nos voisins", poursuit un diplomate. "On ne va pas dire aux gens : vous pourrez bouger, leur laisser acheter des billets de train, des nuits d'hôtel pour finalement leur dire non au dernier moment." Il rappelle aussi que rien n'est encore tranché sur la levée des restrictions de déplacements au-delà de 100 km, en France. Le point là-dessus ne sera fait que début juin.

Des Français à l'étranger ? "Pas imaginé pour l'instant"

Cette restriction pourrait-elle continuer pendant l'été ? Et s'appliquer à des touristes étrangers venant en France ? Au sein du Conseil scientifique, on n'est clairement pas pour cette option : "Les situations sont trop disparates d'un côté et de l'autre d'une même frontière pour que cela ait vraiment un sens", souligne l'un des experts. À l'inverse, laisser des Français aller en vacances hors de l'Hexagone n'est, dit-il, "pas imaginé pour l'instant".

Tout cela devra être tranché d'ici au 15 juin. Sinon comment expliquer que des touristes suisses puissent venir bronzer sur la Côte d'Azur, alors que les monts du Tyrol resteraient inaccessibles aux randonneurs français ?