A Paris, plus de 10.000 personnes se sont inscrites au Secours populaire depuis le début de la crise sanitaire 1:34
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Caroline Baudry, édité par Ariel Guez
Conséquence de la crise sanitaire, de plus en plus de personnes toquent à la porte du Secours populaire, en quête d'une aide alimentaire. Si la situation est déjà préoccupante, elle risque de s'aggraver. "Notre crainte va être cette rentrée", prévient au micro d'Europe 1 Abdel Ghazi, secrétaire général du Secours populaire de Paris. 
REPORTAGE

Après la crise sanitaire vient la crise économique. Le confinement a eu des conséquences désastreuses pour de nombreux secteurs en France et les aides individuelles comme pour les entreprises tardent à arriver. Si beaucoup attendent le 25 août et les détails des annonces du plan de relance, certains ont d'ores et déjà fait des demandes d'aide alimentaire. À Paris, elles explosent : plus de 10.000 personnes ont déjà frappé à la porte du Secours populaire depuis le début de la crise. 

"Mon employeur ne pouvait pas embaucher"

Car en payant deux euros symboliques, Nadi peut remplir son chariot. "Des conserves, des légumes et des fruits, c'est déjà très bien", explique-t-il au micro d'Europe 1. C'est la première fois qu'il vient au Secours populaire depuis qu'il a perdu son emploi de développeur web. "Mon employeur m'a dit qu'à cause du confinement, il ne pouvait pas me reprendre, qu'il ne pouvait pas embaucher. En attendant, je viens ici", dit Nadi. 

Comme pour Bacary, son prochain rendez-vous au Secours populaire est en septembre. Lui est travailleur dans le bâtiment et a fait le plein de courses pour sa femme et ses deux enfants. Sans commandes, il n'a pas de revenus. "C'est eux (les membres du Secours populaire, ndlr) qui nous aident !" explique Bacary.

"Notre crainte va être cette rentrée"

En France, les inscriptions au Secours populaire ont augmenté de 45% depuis mars et le confinement. Pour Abdel Ghazi, secrétaire général du Secours populaire de Paris, cette vague de nouveaux pauvres pourrait mener à de graves troubles sociaux. "Notre crainte, ça va être cette rentrée", prévient-il au micro d'Europe 1. "On annonce une augmentation du chômage", rappelle-t-il, précisant que de plus en plus de nouveaux profils passent le pas de la porte de l'association. "On voit des gens qu'on ne voyait pas avant : des gens du métier du cinéma, des étudiants, des personnes âgées et des autoentrepreneurs Uber...."

Le 1er juillet, la secrétaire d'État aux Solidarités, Christelle Dubos, avait indiqué que le gouvernement allait débloquer 55 millions d'euros supplémentaires, après 39 millions en avril, pour les associations qui apportent une aide alimentaire aux ménages fragilisés par la crise sanitaire. Une aide qu'Abdel Ghazi, comme les autres membres du Secours populaire, attend avec impatience.