Les parents d'élèves ne sont pas les seuls à s'interroger après l'allocution d'Emmanuel Macron. En annonçant lundi soir la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai, date de la fin possible du confinement, le président de la République a provoqué l'inquiétude de nombreux directeurs d'établissement, notamment concernant les garanties sanitaires pour les enfants et les personnels, les écoles pouvant constituer d'importants foyers de contamination.
Depuis lundi, Aline Becker, directrice d'une école maternelle en région parisienne, passe ainsi son temps au téléphone, à essayer de rassurer les enseignants. Mais elle-même doute fortement des garanties sanitaires autour de cette reprise, surtout avec des enfants en bas âge. "Vous imaginez bien que demander à des enfants de maternelle, ou même jusqu'à 10 ans, en élémentaire, de respecter les règles de distanciation sociale et d'avoir des gestes barrières, c'est compliqué", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.
Des professeurs veulent être testés
Marc, qui dirige un groupe primaire dans le sud de la France, croule lui sous les questions de ses collègues depuis l'annonce de la reprise. "Que ferons nous des élèves une fois qu'on s'en sera occupé ? Quels sont les personnels qui les prendraient en charge ? Comment se déroulerait la restauration scolaire ?", lui demandent-ils. Certains professeurs veulent aussi savoir s’ils seront testés avant le 11 mai.
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Philippe Vincent, le président du Syndicat national des proviseurs, mise lui sur le côté "progressif" de cette rentrée. "Il ne s'agit pas d'être tout le monde devant les portes de l'établissement, le 11 mai à 8 heures", assure-t-il. "Dans ces conditions-là, c'est effectivement inenvisageable."
Reste que professeurs et directeurs attendent tous des réponses rapides sur les conditions de cette rentrée. Et préviennent déjà : "Il y a un temps incompressible pour la désinfection des locaux. C’est une semaine, pas un jour de moins."