Des parents hésitent à renvoyer leurs enfants à l'école. 1:38
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Élise Danjean, édité par Antoine Terrel
Emmanuel Macron a annoncé lundi soir que les écoles rouvriraient progressivement à partir du 11 mai, date de la fin possible du confinement. Mais de nombreux parents s'inquiètent du manque de garanties sanitaires et font déjà savoir qu'ils ne renverront pas leurs enfants à l'école. 

L'allocution d'Emmanuel Macron a laissé de nombreux parents dans l'incertitude. En annonçant lundi soir la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai, date de la fin possible du confinement, le président de la République s'est d'ores et déjà attiré les critiques d'une partie des syndicats mais aussi de familles. Ces derniers s'inquiètent du manque de précisions et de garanties sanitaires, alors que le coronavirus continue de se répandre, et pourrait trouver dans ces établissements d'importants foyers de contamination. 

"Comment est-ce qu'ils vont organiser ça", s'interroge Sophia, mère de trois enfants. "Est-ce que les enfants vont être testés avant d'être remis en collectivité ? Comment est-ce qu'ils vont pouvoir faire respecter les mesures barrières ?". En l'absence de réponses claires de la part de l'exécutif, certains parents ont déjà décidé de ne pas remettre leurs enfants à l'école, comme Lucile, dont les deux adolescents resteront à la maison jusqu'en septembre. 

"Je ne peux pas mettre mes enfants à l'école si je suis ne suis pas sûre qu'il n'y a pas de risques pour eux ou pour nous", explique-t-elle à Europe 1. " À quoi sert notre protection si, le soir, les enfants rentrent et peuvent nous contaminer ?" 

Certaines familles "n'auront pas le choix"

Mais toutes les familles, bien qu'inquiètes, ne peuvent pas s'offrir ce luxe, rappelle Alix Rivière, co-présidente de la Fédération des parents d'élèves de Seine-Saint-Denis. Selon elle, les parents qui décideront de remettre leurs enfants à l'école le feront car ils "n'auront pas le choix". Et de poursuivre : "Je pense aux enfants allophones confinés avec leurs parents, et qui ne parlent que leur langue maternelle. Ils n'ont plus accès au Français de façon aussi fluide qu'usuellement. Je pense aussi aux enfants en situation de décrochage scolaire, et pour qui cela va être très complexe de reprendre l'école. Le plus tôt serait le mieux." 

Mardi soir, sur France 2, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a tenté de rassurer les parents, en se disant "ouvert à des formules souples", adaptées à chaque élève, et promettant une gestion au cas par cas du problème. Quant à la possibilité, pour les parents, de ne pas remettre leur enfant à l'école, le ministre a estimé que "cela se discute", tout en répétant que l'objectif de l'exécutif, en rouvrant les salles de classe, était d'abord "social". "Nous devons ramener à l'école les enfants qui s'en sont éloigné. Nous avons des élèves en dehors du radar. Parfois, cela signifie des problèmes alimentaires, de violences à la maison, qui sont graves. Nous devons y remédier", a-t-il expliqué.