Alors que le chômage partiel touche désormais plus de 12 millions de salariés, doit-on s'attendre à une explosion du nombre de demandeurs d'emplois à l'issue de la crise du coronavirus ? Le gouvernement lui, s'inquiète de possibles licenciements massifs dans des pans entiers de l'économie française dans les mois à venir. Invité jeudi d'Europe 1, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, partage cette inquiétude, et prévient : "Il y a un gros problème sur l'emploi qui se profile".
"Bien sûr qu'il est urgent de repartir en activité, pour tous ces salariés en chômage partiel et qui, pour nombre d'entre eux, n'ont pas 100% de leur rémunération", explique Laurent Berger, mais aussi "si on ne veut pas planter définitivement un certain nombre de secteurs économiques". Mais, précise-t-il, cette reprise doit se faire en prenant compte "du besoin de santé et de sécurité des salariés". Ainsi, poursuit-il, dans les entreprises, "les plans de déconfinement doivent être négociés pour que la confiance existe quand l'activité va reprendre".
"Qu'on se mette autour de la table pour discuter d'une mobilisation générale"
Concernant de futurs plans de licenciements massifs, Laurent Berger n'a pas connaissance d'annonces de secteurs particuliers. "Mais chacun sait que dans un certain nombre de secteurs professionnels, comme le tourisme, l'hôtellerie, la restauration, il y a des risques", tout comme dans l'automobile, l'aéronautique, mais aussi "dans plein de petites entreprises qui vont avoir du mal à repartir". Et de conclure : "On ne sait pas ce que ces semaines de confinement vont entraîner".
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"La crainte, c'est une augmentation du nombre de chômeurs", dit encore Laurent Berger, prévoyant que certaines entreprises "auront du mal à faire reprendre leur activité", et s'inquiétant particulièrement du sort des jeunes qui vont chercher un travail dans les prochains mois, notamment dans les emplois saisonniers. Face à cette situation, la CFDT demande "qu'on se mette autour de la table pour discuter d'une mobilisation générale sur l'emploi", avec les organisations syndicales et patronales, le gouvernement, et des experts sur les questions d'emploi.