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Elise Denjean, édité par Maxime Dewilder , modifié à
Alors que l'épidémie de coronavirus perd chaque jour un peu plus de terrain en France, les salariés doivent progressivement renoncer au télétravail pour retourner dans leur entreprise. Un retour à la normale pas si évident pour beaucoup d'entre eux.

"La première angoisse, c'est de reprendre les transports. La deuxième, c'est de devoir reporter un costume." Alors que les entreprises font revenir de plus en plus de leurs salariés sur site, certaines se heurtent à des réfractaires. Ces derniers ont pris goût au télétravail et n'ont aucune envie de reprendre leur vie d'avant la crise du coronavirus.

En plus du costume et des transports, le retour dans l'open space est une autre source d'anxiété pour ces salariés actifs depuis chez eux. Pierre, un ingénieur en banque, télétravaille depuis trois mois. Et maintenant que son entreprise lui demande de revenir sur site, à raison de deux ou trois jours par semaine, il se rend compte qu'il a complètement pris goût à son nouveau mode de fonctionnement.

60% des télétravailleurs veulent poursuivre leur activité à domicile

"Je me sens plus productif, j'avance plus vite sur les sujets que j'ai à traiter, je me suis fait mon petit cocon à la maison", explique l'ingénieur, qui est loin d'être un cas isolé. Selon un sondage, 60% des nouveaux télétravailleurs souhaitent poursuivre cette activité à domicile de manière régulière ou ponctuelle.

C'est donc un véritable défi pour les entreprises de faire revenir ces salariés. Benoît Serre, vice-président de l'Association nationale des DRH, estime que "pour les faire revenir, il faut leur faire comprendre que, certes ils ont très bien travaillé pendant la période de télétravail, mais que l'entreprise doit se reconstituer."

Toujours selon Benoît Serre, "il faut multiplier les occasions pour les gens de travailler ensemble". "C'est sûr que s'ils se disent 'je repars dans l'entreprise pour m'enfermer dans un bureau alors que je faisais la même chose mais chez moi', le niveau de motivation n'est pas très élevé."

Face à cette nouvelle donne imposée par la crise sanitaire du coronavirus, partenaires sociaux et gouvernement planchent sur de nouvelles règles pour étendre le télétravail.