Les insectes font partie de l'alimentation du futur, selon l'ONU. (Illustration) 5:01
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Gauthier Delomez
Les insectes font partie de l'alimentation du futur, selon l'ONU, et l'Europe s'y met petit à petit. Mais comment donner l'envie aux consommateurs, pas toujours prêts à en déguster ? Sur Europe 1, le cofondateur d'une entreprise française spécialisée dans la nourriture à base d'insectes révèle sa méthode pour nous donner l'eau à la bouche.
INTERVIEW

Ils vont bientôt envahir nos assiettes. Selon l'ONU, les insectes sont la solution pour nourrir les dix milliards d'êtres humains que comptera la planète en 2050. Il existe près de 1.900 espèces d'insectes comestibles dans le monde, et la Commission européenne a d'ailleurs autorisé début novembre la mise sur le marché de criquets migrateurs. Intégrer la protéine d'insecte à notre alimentation aurait de bonnes répercussions nutritionnelles et environnementales. Toutefois, beaucoup de consommateurs sont encore loin de franchir le pas. Dans Bienfait pour vous, Clément Sellier, cofondateur de Jimini's, explique comme il veut nous habituer à manger des insectes.

Une gamme de biscuits apéritifs

Si le défi est grand pour attirer les clients, sans le savoir, nous consommons pourtant déjà des centaines de grammes d'insectes via les colorants alimentaires, comme la cochenille. "Les insectes comestibles vont prendre plusieurs années avant de se banaliser dans nos assiettes. Mais ça finira par arriver", estime Clément Sellier, cofondateur de la marque français Jimini's qui distribue de la nourriture à base d'insectes en Europe. "On prend souvent l'exemple des sushis et du poisson cru qui ont mis plus de 20 ans pour arriver en France avant de devenir un grand classique de la restauration. Alors, pourquoi pas les insectes ?", explique-t-il sur Europe 1.

Pour la société tricolore, la consommation d'insectes passe d'abord par une gamme de biscuits pour l'apéro. Un moment de convivialité propice à se laisser tenter, par exemple aux grillons saveur ail et fines herbes. Si les insectes n'ont pas vraiment de saveur, ils possèdent en revanche une texture intéressante, souvent croustillante. Toutefois, les personnes allergiques aux crustacés doivent s'en priver car il s'agit de la même famille.

Des ateliers d'éveil ludiques

Pour éduquer les consommateurs à manger des insectes, Clément Sellier organise des ateliers d'éveil ludiques auprès des jeunes publics, dans des écoles ou encore à la Cité des sciences. "Nous avons constaté que chez les enfants, la barrière culturelle et psychologique est moins présente", souligne le cofondateur de Jimini's. "Plus ils sont jeunes, plus c'est le cas puisqu'on forme son goût à partir de 6 ans. Par conséquent, les enfants vont plutôt se concentrer sur la texture et le goût de l'insecte et l'apprécier davantage que les adultes", précise-t-il.

Toujours dans cette optique de favoriser la consommation d'insectes, la marque française développe également des barres protéinées et des céréales pour le petit déjeuner. Dans certains produits, la poudre d'insecte utilisée ne remplace pas le blé. Par exemple, elle va enrichir le blé des pâtes en protéines. Il existe aussi des "insteak", des steaks aux insectes, qui remplacent le steak haché traditionnel. Tout cela se retrouve en épiceries fines, dans certaines salles de sport ou sur le site Internet de l'entreprise française.